S’inscrivant dans une volonté nationale de promouvoir un modèle de développement où une croissance économique forte s’accompagne d’une lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité et d’une amélioration des conditions de vie de la population, le Maroc s’est engagé dans une politique volontariste d’investissement public et de soutien budgétaire et monétaire à la consommation des ménages.
Il peut se prévaloir, avantageusement, de la comparaison des performances qu’il a réalisées, dans ce cadre, avec les pays émergents, parmi ceux qui sont dotés de dimensions territoriale et démographique et de ressources naturelles plus favorables. Cependant, si le niveau élevé des transferts courants avait permis de soutenir le financement de ce modèle de croissance tiré par la demande intérieure dans le cadre d’une ouverture accélérée de l’économie nationale sur la compétition internationale, les effets de la crise mondiale sur les principaux partenaires de notre pays n’ont pas tardé, depuis 2008, à aggraver son déficit interne et externe.
Le fait qu’il est prévisible que ces effets perdureraient devrait continuer à exercer une pression sur ses réserves en devises, sous contrainte d’un régime de change fixe, et réduire son potentiel de croissance économique en limitant l’accès au financement interne de ses entreprises.
Une nouvelle génération des réformes structurelles pour améliorer, dans la durée, l’épargne intérieure et la compétitivité de l’économie, s’avère d’une impérieuse obligation nationale. Dans ce cadre, tout le monde s’accorde sur l’urgence qui s’attache à la réforme du système budgétaire de subvention et de régimes de retraites, aujourd’hui, menacés d’insolvabilité. De son côté, le HCP n’a cessé d’attirer l’attention sur la nécessité d’accompagner de telles réformes par une politique fiscale visant à décourager les secteurs des produits non échangeables au profit d’une incitation de capital privé à prendre une plus grande part dans l’investissement national, en particulier, dans les secteurs des produits échangeables.
Allant de pair avec une amélioration du rendement de l’investissement public et d’une politique monétaire plus soucieuse de croissance économique que d’inflation, de telles réformes auraient l’avantage d’inscrire les efforts requis de l’ensemble de la collectivité nationale pour leur mise en œuvre dans une perspective d’une plus grande croissance potentielle et d’un progrès social durable.