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Maroc: L’immobilier en quête de crédit

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La Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) monte au créneau. En effet, face à l’essoufflement du secteur, les efforts de la fédération se multiplient pour redresser la situation. Ainsi, entre propositions pour la loi de Finances 2014, changement d’identité visuelle et réactions à la conjoncture, la FNPI s’adapte aux changements de son environnement économique et social. C’est ce qui ressort d’un point de presse tenu, mercredi 11 décembre, à Casablanca où Youssef Benmansour, président de la FNPI, a fait le tour de la situation de l’immobilier au Maroc.

Ainsi, pour la fédération, le problème majeur que rencontre le secteur est le manque de liquidité bancaire dû à la crise. «Il s’agit d’un cercle vicieux. Puisque les banques, en manque de liquidité, resserrent l’étau et n’accordent plus que 1 crédit sur 10 aux acquéreurs. Cela impact directement les ventes chez les promoteurs qui ne s’engagent plus dans de nouveaux chantiers.

Alors, nous espérons qu’avec les levées de fonds à l’étranger par certaines banques marocaines, les choses vont s’arranger et que la machine va être relancée».

Par ailleurs, dans le cadre des propositions de la FNPI pour la loi de Finances 2014, le logement pour la classe moyenne a été au centre des discussions. «Le dispositif actuel exclut la classe moyenne qui ne trouve pas actuellement un produit correspondant à son pouvoir d’achat, alors que cette catégorie sociale est estimée à 53% de la population avec un besoin annuel en termes de production estimé à 20.000 unités. Il est donc important de mettre en place sur le marché un produit adapté», a souligné M. Benmansour. Pour ce faire, le prix de vente de ce produit ne devrait pas excéder 6.000 DH HT/m2, soit un prix de vente de 480.000 dirhams hors taxes pour un logement de 80m2.

«Proposer cette offre implique que la TVA ne doit pas dépasser les 10% pour ce type de logements. Aussi, compte tenu de l’importance de la charge foncière sur le coût final du projet due à la cherté et la pénurie du foncier, pénalisant l’engagement des promoteurs immobiliers dans ce chantier national, la solution serait de permettre aux opérateurs privés, d’accéder au foncier public domanial brut, et ce dans le cadre d’un partenariat public-privé», a expliqué M. Benmansour.

Et de poursuivre : «Cependant,  dans le cas de réalisation de programmes sur le foncier privé, la seule façon de permettre un équilibre financier avec une rentabilité des opérations immobilières pour ce produit est d’exonérer les opérateurs de la fiscalité locale appliquée au logement pour la classe moyenne (taxe sur les constructions, taxe de la protection civile, taxes communales…)».

Par ailleurs et toujours dans les propositions de la FNPI pour la loi de Finances 2014, M. Benmansour a relevé la nécessité de «ramener le taux d’imposition des profits nets réalisés sur les cessions d’immeubles non bâtis à 20%, au lieu des 30% institués par la loi de Finances 2013». Pour lui il faut instituer une fiscalité adéquate et équitable destinée à relancer le marché des transactions immobilières, principalement celles concernant les immeubles non bâtis, tout en garantissant des recettes fiscales complémentaires. Ainsi, les professionnels du secteur de la promotion immobilière envisagent le retour au dispositif antérieur, applicable jusqu’à fin décembre 2012, selon lequel toutes les plus-values seraient taxées au taux de droit commun de 20%.

Autre proposition, la mise en place d’une méthode appropriée pour l’évaluation du prix d’acquisition en cas de cession de biens immeubles acquis par voie de succession. «L’objectif en est de lever le blocage des transactions immobilières ayant touché depuis 2013 les biens immobiliers acquis par voie de succession, désormais retenus à la valeur historique (au lieu de la valeur d’inventaire) pour le calcul de la plus-value de cession imposable», a précisé M. Benmansour.

Enfin, la dernière proposition de la FNPI pour la loi de Finances 2014 concerne l’amélioration du dispositif des avantages fiscaux en faveur du marché du locatif et de la location accession et extension de ce dispositif à la catégorie de logements destinée à la classe moyenne. «L’objectif principal de cette proposition est d’instituer des mesures attractives en faveur de la relance du marché du locatif et de faire bénéficier le logement destiné à la classe moyenne de ces mesures», a expliqué M. Benmansour.

Et de poursuivre : «Les professionnels du secteur jugent le dispositif actuel non attractif et demandent son amélioration, principalement à travers l’extension des avantages accordés aux bailleurs de logements sociaux ou à faible valeur immobilière au logement destiné à la classe moyenne et l’encadrement des loyers, à même de parvenir a réguler le marché du locatif dans le secteur privé, avec le maintien d’un loyer de référence arrêté par voie réglementaire sur la base des prix du marché».
Ainsi, les professionnels entendent encourager le recours vers le marché du locatif, en particulier sur le segment du logement destiné à la classe moyenne, dans un contexte marqué par une forte augmentation des prix d’acquisition des logements destinés à la vente.

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