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Maroc-Turquie : Déficit des échanges commerciaux

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C’est l’un des apartés les plus attendus parmi ceux qu’ont eus avec leurs homologues marocains les cinq ministres qui ont accompagné le chef de gouvernement turc au cours de sa visite dans le Royaume. Cette importance, la rencontre qui a réuni, lundi à Rabat, le ministre de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies à son homologue turc de l’économie, elle la doit – entre autres contingences-, à l’état déplorable des échanges commerciaux bilatéraux. Par effet cumulé depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange en 2006, le déficit de la balance commerciale maroco-turque a fini par flirter avec l’insupportable.

Cela les deux ministres en ont convenu, mais en des termes différents. Abdelkader Aâmara a déclaré que ce déficit pourrait se résorber dans l’accroissement des investissements turcs au Maroc, et donc que le déficit de la balance commerciale devrait se diluer dans le solde de la balance des paiements. Pour le ministre turc de l’économie, Mehmet Zafer Saglayan, cette résorption devrait se faire naturellement car les exportations des deux pays croissent, ensemble, dans cette direction.

Mais il a cependant jugé que les hommes d’affaires des deux pays ont le devoir de saisir l’opportunité des échanges ouverte par la visite de Recep Tayyip Erdogan à la tête d’une délégation forte de 5 ministres et de 215 hommes d’affaires. «C’est la première fois que le Premier ministre de Turquie effectue semblable visite à la tête d’une aussi importante délégation», a affirmé le ministre turc avec l’intention déclarée de convaincre de la nature privilégiée des relations bilatérales. Soucieux de rassurer le partenaire sur l’évolution du déficit des échanges commerciaux, il a également dit que leur structure est en passe de prendre meilleure allure et que depuis 5 mois, la tendance est à l’équilibre des flux croisés des biens et services.

Il a néanmoins laissé entendre que ce déficit ne doit pas faire oublier le fait que l’investissement turc au Maroc est l’un des plus importants à l’étranger. «Il y a des centaines d’entreprises turques qui travaillent au Maroc et cela représente quelque 245 millions de dollars et 6.000 emplois locaux», a-t-il annoncé, précisant par la même occasion que «les perspectives nouvelles laissent entrevoir des possibilités d’investissement tournant autour de 50 milliards de dollars et 20.000 emplois».

Mais c’est le ministre de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies qui énumérera les niches où se situent ces nouvelles opportunités. Citant le tourisme en premier  lieu – «ce qui en retour de l’engouement qui porte les Marocains à se rendre en nombre en Turquie, devrait amener les Turcs à apprécier notre patrimoine»-, il a énuméré l’industrie automobile, la métallurgie, l’agro-industrie, la logistique et le textile.

Il a estimé que l’avantage du Maroc sur la voie de l’exploitation des opportunités qui se présentent dans ces différents domaines est tributaire des entretiens et des relations qui seront noués entre hommes d’affaires des deux pays au cours de la visite de la délégation turque. Affirmée avec la conviction qu’on connaît au ministre, cette déclaration n’en a que plus semé le doute dans l’esprit de son auditoire, la CGEM ne participant pas à ces discussions. D’autant plus que Abdelkader Aâmara a laissé entendre que les deux pays ont tous deux la volonté de réduire le déséquilibre de leurs échanges.

Car déjà évidente en 2005 avec un solde négatif de 2.785 millions DH associé à un taux de couverture des importations par les exportations de 21,7%, l’évolution bancale des échanges bilatéraux s’est accentuée et son solde négatif a triplé en 2012 (6.883 MDH) corrélé à un taux de couverture de 29,7%. Pour les seuls mois de janvier et de février de cette année, le retard pris par les exportations sur les importations est déjà de 1.316 MDH.

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