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Maroc : Un enseignement de très mauvaise qualité

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La qualité de l’enseignement au Maroc laisse à désirer. Dans un document publié récemment, la Banque mondiale pointe du doigt le faible niveau des élèves en faisant remarquer que la qualité reste un problème «persistant».

En s’appuyant sur les chiffres de l’enquête des TIMMS (Trends in International Mathematics and Science Study) menée en 2011, la Banque mondiale indique que «74% des élèves de 4e année n’atteignaient même pas le premier des quatre niveaux de référence en mathématiques et aucun ne parvenait au niveau supérieur». Ces statistiques alarmantes font que le Maroc est devancé par plusieurs pays de la région MENA qui ont atteint ce seuil. Et parmi ces pays, il y a lieu de relever les Emirats Arabes Unis qui affichent un score de 37%, le Qatar avec 34% ou encore l’Arabie Saoudite avec 33%.

Les rapports internationaux sur la question restent systématiquement alarmistes. Il y a encore quelques jours, l’Unicef avait relevé dans un document (voir édition n°3006 du mercredi 11 septembre 2013) que seulement 32% des élèves de la 4ème année primaire maîtrisent les acquis de base. Ce sombre constat montre que la réactualisation des programmes pédagogiques et la création des Centres régionaux de formation des enseignants pour améliorer la qualité du système n’ont pas servi à grand-chose.

Le système éducatif reste confronté à de nombreux obstacles liés pour l’essentiel à l’insuffisance de la couverture des services d’éducation, aux inégalités entre les sexes et à des taux élevés de redoublement et d’abandon. Dans son étude, la Banque mondiale relève un autre problème auquel se heurte l’école marocaine, à savoir le manque d’orientation. «De plus en plus de jeunes qualifiés et formés ont du mal à pénétrer sur un marché de l’emploi très exigeant et ne peuvent guère compter sur le système éducatif pour obtenir une orientation et des conseils sur la manière d’acquérir les compétences professionnelles les plus recherchées», déplore l’institution financière internationale.

A ceci s’ajoutent les inégalités persistantes entre filles et garçons, et selon le milieu géographique. A ce sujet, la Banque mondiale note que dans le premier cycle secondaire, le taux net de scolarisation atteint 79 % pour les garçons en milieu urbain contre seulement 26 % pour les filles des campagnes. «Ce décalage sexospécifique est le signe de la prégnance durable de normes sociales et culturelles qui pénalisent particulièrement les filles vivant en milieu rural», note la Banque mondiale.

Toutefois, l’institution financière internationale reconnaît que les investissements d’infrastructure consentis ces dix dernières années et les aides accordées aux élèves les plus démunis ont permis d’augmenter les taux nationaux de scolarisation. Ceux-ci sont passés de 52,4 à 98,2 % pour le primaire, de 17,5 à 56,7 % pour le premier cycle secondaire et de 6,1 à 32,4 % pour le deuxième cycle secondaire.

La Banque mondiale recommande d’entretenir la dynamique de la réforme, pour exploiter les gains obtenus ces dernières décennies. «Cela passe par la poursuite de la modernisation des manuels et de l’harmonisation des langues d’enseignement tout au long du cursus», souligne-t-elle. Ce qui permettra d’améliorer les pratiques didactiques et, partant, d’éviter les incohérences et le gaspillage de ressources.

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