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Mobilisation sur tous les fronts des ONG

Longtemps marginalisé, le travail de terrain réalisé par les ONG marocaines, a fini par récolter les fruits de leur labeur. Spécialisées dans le « sauvetage » des enfants de la rue, celles-ci restent les mieux placées à appréhender la problématique de l’exploitation sexuelle des enfants. A l’image de l’Association marocaine de soutien à l’Unicef, présidée par la Princesse Lalla Meryem, de Bayti et de l’Heure Joyeuse…, l’action de ces associations est appuyée par la nouvelle approche des pouvoirs publics, qui tout en levant le voile sur ce tabou, oeuvrent en étroite collaboration avec ces ONG afin de trouver les moyens pour y faire face. La nouvelle approche du Maroc s’est soldée par la création de l’Observatoire National de l’Enfance. Cet organisme définit les priorités et centralise les actions menées dans ce sens. Auparavant, il faut reconnaître qu’il y avait un manque de coordination entre les différents acteurs concernés par cette problématique. L’engagement du Maroc dans la lutte contre l’exploitation des enfants s’est également caractérisé par des descentes de la police des moeurs au niveau de plusieurs villes. Il reste qu’en dépit des efforts déployés dans ce domaine, le constat est alarmant. Chaque enfant passant une nuit dans les rues subit une agression sexuelle, admettent plusieurs responsables d’associations. Il faut reconnaître que les chiffres ne sont pas les seuls indicateurs. Le citoyen peut relever le nombre croissant des squatters des portails des immeubles et autres établissements. Selon les derniers chiffres officiels, 18 % des enfants que compte le pays (11,4 millions d’enfants) sont des actifs. En absence d’un cadre législatif du travail, la situation dans laquelle travaillent ces enfants ne fait que s’aggraver. Toutefois, d’énormes progrès ont été réalisés notamment au niveau de la santé. Cette amélioration s’explique par les campagnes de vaccination et la lutte contre la malnutrition. Le taux de mortalité infantile est revu à la baisse. En 1997, il a atteint 37 % contre 57 % en 1982. Cette évolution n’est pas jugée suffisante pour éradiquer ce fléau. Pour plusieurs ONG, l’éducation infantile basée sur les non-dits et particulièrement en matière sexuelle, favorise le dépassement, ne serait-ce qu’en matière d’attouchement. Ce phénomène n’est pas nouveau, il a sévi depuis toujours. En revanche, c’est l’exploitation commerciale audiovisuelle et médiatique qui a levé le voile sur ce fléau. Selon les responsables de ces associations, les petites filles appelées « bonnes » abandonnées à des familles, aveuglées par leur propre misère matérielle et dans le pire des cas spirituelle tolèrent les « relations informelles » au sein même de la demeure familiale. Ajouter à cela, l’idée selon laquelle les enfants ont toujours été considérés comme sources de revenus.

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