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Mohamed Darif : «Il s’agit d’une monarchie aux pouvoirs équilibrés»

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ALM : D’après les grandes lignes révélées de la nouvelle Constitution, pensez-vous que la Commission Mennouni a répondu aux revendications des jeunes du 20 février?
Mohamed Darif : Je ne crois pas que cette nouvelle Constitution réponde réellement aux attentes des jeunes du 20 février qui revendiquent une monarchie parlementaire. Il est vrai que cette nouvelle Constitution va rompre avec le pouvoir exécutif, mais elle n’instaurera pas pour autant une monarchie parlementaire. La nouvelle Constitution ne sera pas une rupture avec l’ancienne mais plutôt une évolution. Elle aura tendance à renforcer les pouvoirs et à étendre les domaines de droit.

Qu’en est-il des revendications des partis politiques?
Si on voulait généralement décortiquer les revendications des partis politiques, on les diviserait en trois types de partis. Le premier type était à 100% compatible avec le discours de Sa Majesté du 9 mars. Il avait des revendications conformes au discours qui n’étaient pas du tout recherchées.
Le deuxième type et qui représente une minorité avait pour principale revendication la monarchie parlementaire. Ce groupe était clair dans ses propositions. Et enfin, le troisième type représentant de petits partis qui n’avaient rien compris à la philosophie de la nouvelle Constitution et qui ont continué à se rattacher au pouvoir absolu du Roi. Comme si le pouvoir exécutif absolu était indispensable dans une Constitution. Ce qui nous conduit à conclure que la nouvelle copie de la Constitution dépasse de loin les attentes des partis politiques.

À quel régime européen se rapproche le plus cette nouvelle Constitution?
En toute logique, je dirais que cette nouvelle Constitution se rapproche beaucoup de la 5ème République de 1958 toujours en vigueur en France. Dans ce sens, on s’en rapproche par le partage du pouvoir. Bien qu’en France, le chef de la République semi-présidentielle trouve sa légitimité dans le vote, les deux Constitutions sont très proches. En effet, la monarchie aussi trouve sa légitimité dans le conteste marocain historique et religieux.

Quelles seront les prérogatives du Roi?
Le Roi aura un rôle d’arbitre qui visera à garantir la régulation des institutions. Il va régner et gouverner puisqu’il va garder le pouvoir religieux, militaire sécuritaire, à travers le Conseil de sécurité et enfin le pouvoir politique par son rôle d’arbitre. Il s’agira donc d’une monarchie aux pouvoirs équilibrés où le Roi est le pivot. Cela risque bien sûr de susciter les critiques des revendicateurs d’une monarchie parlementaire.

Au-delà de l’appellation «président du gouvernement», quelles seront désormais les prérogatives du Premier ministre?
Au-delà de l’appellation, les prérogatives du chef du gouvernement vont s’étaler à Constitutionnaliser le Conseil de gouvernement, nommer aux postes de responsabilité publique, présider le Conseil des ministres par délégation et définir la politique publique en passant bien sûr par le Conseil des ministres.

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