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Mohamed Darif : «Le PJD et le PAM adoptent la même logique»

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ALM : La dernière séance de questionnement mensuelle sur les politiques générales du Royaume a été marquée par le retrait du groupe du PAM. Quelle lecture faites-vous de cet incident ?
Mohamed Darif : Il faut dire qu’il existe un vrai problème actuellement dans la scène politique et parlementaire. Ce problème concerne essentiellement l’explication donnée à l’article 100 de la Constitution qui institue des séances mensuelles de questionnement.
L’article de la Constitution est clair. Il stipule en gros que le chef de gouvernement est accueilli une fois par mois au Parlement pour répondre aux questions sur les politiques générales du Royaume. Mais au fil des mois, ces séances ont été complétement vidées de leur sens. Elles se sont transformées en une sorte de meetings politiques interminables où les disputes et parfois les insultes sont monnaie courante.

Est-ce que ces disputes sont finalement normales entre un parti qui mène la majorité et un autre qui représente l’opposition?     
Il faut normalement respecter le jeu politique. Il y a une majorité menée par le PJD qui tente de jouer son vrai rôle et une opposition qui essaye de faire de même. Mais on constate que la vie politique nationale est surtout caractérisée voire dominée, par les divergences qui existent entre le PJD et le PAM. Ces divergences ne sont pas nouvelles d’ailleurs, mais remontent plutôt à la création du PAM. Ce bras de fer a été beaucoup plus perceptible durant les dernières élections partielles à Marrakech et à Tanger, sachant que d’autres formations politiques dans l’opposition et dans la majorité étaient également engagées dans cette course. Nous pouvons dire ainsi que nous n’avons pas encore réussi avec la logique politique d’avant les élections du 25 novembre 2011.
 
Ces incidents peuvent-ils avoir un impact sur la vie politique du pays ?   
Je pense que ce genre d’incidents vide la vie politique de sa substance. Lorsque le PJD était à l’opposition, il était tout à fait normal que le parti s’engage dans une logique de conflit politique. sLe parti a même réussi, durant toute la période passée à l’opposition, à gérer les confits. Aujourd’hui la donne a changé.
Le PJD doit passer d’une logique de gestion des conflits à une autre adaptée à la gestion de la crise. Or, nous constatons que le PAM et le PJD adoptent la même logique de la gestion des conflits. On peut dire ainsi que les règles du jeu restent encore très peu respectées.

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