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Mohamed Hakech : «Chaque partie dans la commission technique défend ses intérêts»

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ALM : Où en est actuellement la commission technique de la révision des systèmes de retraite ?
Mohamed Hakech : La dernière réunion que les membres de la commission ont tenue avait comme principal point à l’ordre du jour la note qui sera adressée au chef de gouvernement. Nous allons exposer les résultats des travaux et les points de vue des membres de la commission technique. Mais il est aujourd’hui difficile de parler d’une vraie vision pour la réforme. Au niveau de la commission technique, plusieurs parties sont représentées et chaque partie dans la commission technique défend en quelque sorte ses intérêts. Le gouvernement, les syndicats, les caisses et la CGEM proposent tous des solutions qui leur conviennent le plus.
 
Est-il vrai que la commission travaille sur un scénario de réforme avec un pôle pour le secteur public et un autre pour le secteur privé?
Aujourd’hui, il est prématuré de parler d’une réforme pour la simple raison que nous avons devant nous des préalables.
Concernant le secteur privé, il faut savoir que nous avons des textes de loi très anciens et dépassés qui doivent être absolument revus. De même, nous avons plus d’un million d’ouvriers et de salariés qui ne sont pas déclarés à la CNSS. Par conséquent, nous avons proposé d’étudier séparément le secteur public et le secteur privé. Par la suite, on pourrait travailler sur le scénario qui a été proposé par l’expert français. Globalement, nous faisons face à deux problèmes majeurs. D’abord, le taux de couverture et ensuite la faiblesse des pensions, sans parler de l’économie informelle.
 
Mais n’est-il pas trop tard aujourd’hui, notamment pour la CMR ?   
Quand on parle de la CMR, on parle automatiquement de l’Etat employeur. Il faut savoir que cette caisse est la seule à travailler avec un principe de cotisation de 50-50% alors que toutes les caisses au monde adoptent le principe d’un tiers – deux tiers pour le fonctionnaire et l’employeur.
L’Etat n’a pas payé ses charges patronales des années durant. Il serait trop formidable que l’Etat assume sa responsabilité. Sinon, il n’y aura d’autres choix que de demander encore aux fonctionnaires de faire plus d’efforts. Mais dans ce cas-là, on ne pourra pas parler d’une réforme.

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