ALM : Comment régissez-vous aux déclarations de Sidi Mouloud ?
Mohamed Taleb : Les déclarations de ce haut responsable du Polisario révèlent les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les populations séquestrées à Tindouf. Ces déclarations confortent la crédibilité de la proposition d’autonomie mise sur la table des négociations par le Maroc en tant que seule et unique solution à ce conflit artificiel. C’est une personne qui connaît bien le Polisario qui a dit cela. Le fait qu’un haut cadre du Polisario croit à cette initiative alors qu’il est toujours en fonction et qu’il entend rejoindre les camps de Tindouf est un développement sans précédent dans ce dossier. D’ailleurs, c’est ce qui explique l’absence jusqu’à présent d’une réaction officielle de la part du front séparatiste. Auparavant, le front régissait sur le champ à chaque fois qu’un haut cadre rejoint définitivement le Maroc, mais aujourd’hui il se trouve devant une situation nouvelle. Cet initiative amorce une nouvelle étape dans le conflit du Sahara.
Pensez-vous que Sidi Mouloud pourra rentrer à Tindouf sans problème ?
Il est fort probable que l’Algérie ne va pas permettre à ce haut cadre du Polisario de franchir son territoire. Cependant, cette situation va certainement mettre l’Algérie et sa création le Polisario dans l’embarras, étant donné que Sidi Mouloud occupe un poste très important au sein du front. Ceci dit, nous appelons l’ONU et la Minurso à assumer leur responsabilité dans ce sens, en veillant à ce que Sidi Mouloud pourra retrouver sa famille à Tindouf en toute sécurité, étant donné que le front du Polisario ne croit nullement à la culture des droits de l’Homme.
Qu’est-ce qui empêche d’autres dirigeants du Polisario d’emprunter le pas à Sidi Mouloud ?
Nous gardons le contact avec plusieurs hauts responsables du Polisario, notamment des représentants du front séparatiste à l’étranger. Ils sont tous unanimes sur le fait que le plan d’autonomie constitue une opportunité permettant de mettre fin définitivement à ce conflit artificiel. Ils nous affirment que la seule entrave à cette ambition est l’Algérie, étant donné que le front n’est pas libre de ses décisions. Ils affirment qu’une fois mis fin à la tutelle imposée par Alger, ce conflit prendra son chemin vers la solution définitive tant attendue.