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Mohamed Talib : «L’option de la guerre est pratiquement impossible»

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ALM : Quels sont les enjeux du 13ème congrès du front du Polisario ?
Mohamed Talib : Sans contexte, ce congrès ressemblera aux précédents. Il ne faut pas s’attendre à grand-chose. Les résultats de ce congrès ont été déjà fixés et prévus par la direction du Polisario ainsi que le régime algérien. On ne peut pas parler d’enjeux particuliers, à partir du moment qu’on sait déjà que ce congrès n’empruntera pas la voie de la raison. Il est clair que l’Algérie et le Polisario n’ont pas encore compris les leçons du «printemps arabe». Dans un contexte de changements profonds, Alger et sa création le front séparatiste devaient être plus pragmatiques en s’inscrivant positivement dans la solution d’autonomie proposée par le Maroc.

Comment expliquez-vous cela ?
Normalement, le «printemps arabe» devait soulever un grand débat au sein des camps de Tindouf. Il devrait également faire émerger des courants opposés au front. Après les révolutions qui ont eu lieu dans plusieurs pays et les réformes sereines entamées par le Maroc, il serait pratiquement normal que des divergences apparaissent entre les dirigeants du Polisario. Mais, chacun sait que les services de renseignements algériens ainsi que les milices du Polisario exercent une pression énorme sur les camps. A cela s’ajoute le black-out médiatique imposé. Mais, malgré la résistance, il ne faut pas perdre de vue que le contexte du «printemps arabe» a fait que la communauté internationale s’intéresse aujourd’hui beaucoup plus au dossier du Sahara, en raison de ses enjeux sécuritaires pour la région.

Est-il possible que le Polisario opte pour une nouvelle direction à travers ce congrès ?
Je pense que c’est une hypothèse peu probable. C’est la direction éternelle du Polisario chapeautée par Mohamed Abdelaziz qui rempile à chaque reprise. D’ailleurs, même s’il y aura des changements au niveau des personnes, la soumission du front aux dirigeants algériens ne changera jamais.

Justement, le front du Polisario brandit la veille de son congrès la menace de la guerre. Qu’en dites-vous ?
D’un point de vue géostratégique, l’option de la guerre est pratiquement impossible. Avec la tension qui secoue la maison interne de l’Algérie et les bouleversements profonds régionaux qui ont ébranlé le Polisario, le recours à la guerre serait une aventure très risquée. D’ailleurs, la communauté internationale ne permettra surtout pas le déclenchement d’une guerre. A cela s’ajoute le fait que le Maroc du point de vue militaire se trouve aujourd’hui en position de force. Les Forces armées royales (FAR) ont tous les moyens suffisants pour protéger l’ensemble du territoire national contre toute démarche haineuse.

Comment évaluez-vous la position du Maroc dans le contexte actuel ?
Le Maroc se trouve en position de force par rapport aux autres parties. La proposition d’autonomie est aujourd’hui l’unique solution qui est mise sur la table des négociations. Aussi, il ne faut pas perdre de vue que les réformes d’envergure entamées dans la sérénité par le Royaume du Maroc n’ont fait que conforter sa position vis-à-vis de la communauté internationale.

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