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Mohammed Alaoui Mhamdi : «Les partis doivent être soutenus pour activer une diplomatie parallèle»

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ALM : Quel est l’objectif de la réunion entre le ministre des affaires étrangères et les partis ?
Mohammed Alaoui Mhamdi : Le ministre a estimé que ce genre de réunions est une première dans la mesure où il va consulter les partis sur la question de l’intégrité territoriale.
Ainsi cette réunion vise à impliquer encore plus les partis dans la diplomatie marocaine. Nous sommes favorables à une telle initiative qui a été certainement  demandée depuis longtemps par les partis politiques. Parce que l’affaire du Sahara intéresse tous les Marocains, donc les forces politiques et la société civile qui devraient participer à la défense de notre cause, et pas uniquement vis-à vis de l’opinion nationale, mais surtout vis-à-vis de l’opinion  internationale. Donc c’est une initiative louable qui devrait s’organiser de manière beaucoup plus structurée et efficace dans l’avenir.

Que pensez-vous de l’exposé du ministre par rapport à la décision du Maroc de retirer sa confiance à M.Ross ?
Personnellement j’estime que le Maroc aurait dû dès le début contester la nomination de M. Ross, parce qu’on a senti dès le départ qu’il était beaucoup plus proche de la thèse algérienne que de la thèse marocaine. Ceci dans la mesure où M. Ross a été ambassadeur des Etats-Unis à Alger. Maintenant, la décision a été prise le ballon est dans le camp du secrétaire général des Nations Unies pour remplacer ou maintenir son émissaire. Mais avant cette décision, il fallait d’abord, à mon avis, consulter nos amis, les Etats-Unis, la France et les Etats permanents au Conseil de sécurité pour les sensibiliser avant de prendre position pour éviter des malentendus avec les Etats-Unis. D’ailleurs, Mme Hillary Clinton avait plus ou moins estimé que la position marocaine a été prématurée. Et nous savons très bien que M. Ross a des relations particulières avec l’administration américaine. Mais malgré cela, des pays comme la France et l’Espagne nous soutiennent en plus de la Russie et la Chine qui sont de pays neutres, d’après les propos du ministre des affaires étrangères.

Comment peuvent agir les partis pour activer cette diplomatie parallèle ?
Moi j’estime qu’il y a deux approches : celle de la communication, du contact avec les partis et la société civile dans la mesure où chacun a son domaine d’influence et ses relations que ce soit au Maroc ou à l’étranger. Mais il y a une autre démarche, celle des partis qui ont des relations particulières avec des partis politiques ayant la même sensibilité politique et qui parfois dirigent des Etats qui sont membres permanents ou pas du Conseil de sécurité et qui ont une influence sur d’autres membres. Ainsi des partis tels  l’Union constitutionnelle et le Mouvement populaire sont membres de l’International libéral, qui est une assemblée de tous les partis libéraux parmi certains au pouvoir et d’autres à l’opposition.
Donc le rôle de l’UC et du MP pourrait être beaucoup plus efficace au sein de ces assemblées internationales pour défendre la position marocaine. Même chose pour l’USFP qui est membre de l’International socialiste, et le parti de Istiqlal qui est membre de l’International des partis du centre. Donc , les partis doivent être soutenus  pour activer une diplomatie parallèle.

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