Monoxyde de carbone : 1.534 cas d’intoxication et 29 décès en 2010

Le monoxyde de carbone provoque chaque année plus d’un millier d’intoxication et des dizaines de victimes. Selon le Centre antipoison du Maroc, 1.534 cas d’intoxication ont été enregistrés en 2010 contre 1.674 en 2009. Si le nombre d’intoxication a diminué, les cas de décès ont plus que doublé. «29 cas de décès ont été notifiés en 2010 contre 13 l’année précédente», affirme Rachida Aghandous, ingénieur d’État chargée du dossier des intoxications au monoxyde de carbone au Centre antipoison. Et d’ajouter «Les intoxications au CO sont très fréquentes en période de froid. Un pic est observé durant les mois de décembre et janvier. La grande majorité des cas d’intoxication au CO ont été observés en hiver avec 39,4% et en automne avec 28,5%». Les chauffe-eau à gaz et les dispositifs de chauffage traditionnels à savoir le brasero «kanoun» constituent les principaux facteurs de risque d’intoxication au monoxyde de carbone. Pour sensibiliser le public sur les dangers des chauffe-eau à gaz, le Centre antipoison organise jeudi 3 février une journée d’étude sous le thème «Le chauffe-eau à gaz de A à Z». Quant aux régions les plus touchées par ce type d’intoxication, la région de Meknès-Tafilalet arrive en tête de liste suivie de la région de Tanger-Tétouan et de la région de Tadla-Azilal. Le Centre antipoison relève que la majorité de ces intoxications ont lieu à domicile (96,8%). Le principal danger réside dans le fait que le monoxyde de carbone ne se reconnaît ni par l’odeur ni par la couleur.
L’intoxication qu’il provoque ne se manifeste pas non plus par des signes annonciateurs. «Il n’y a pas de signe clinique dû au monoxyde de carbone», souligne Mme Aghandous. Plus que cela, ce type d’intoxication occasionne des troubles de conscience qui empêchent la victime de sortir de l’ambiance contaminée. Quant aux causes, Mme Aghandous précise que « la circonstance accidentelle survient dans 98,5% des cas. Les accidents résultent de la mauvaise évacuation des produits de combustions, de l’absence d’aération dans la pièce où est installé l’appareil ainsi que de la mauvaise utilisation des appareils de chauffage». Depuis 2008, une stratégie nationale a été mise en place contre les intoxications au CO. «Chaque année, nous menons une campagne nationale en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale. L’objectif étant de former les enseignants sur ces intoxications à travers une leçon type. Nous avons débuté cette initiative en 2008 dans la région de Meknès- Tafilalet puis dans la région de Tanger-Tétouan (janvier 2009) et Tadla-Azilal (janvier 2010). Cette année , nous avons choisi la région de l’Oriental», souligne Mme Aghandous. A noter que depuis 2010, le Centre antipoison cible les professionnels de la santé. « Nous leur enseignons les démarches à suivre concernant la prise en charge des personnes victimes d’intoxication», conclut cette responsable du dossier des intoxications au monoxyde de carbone.