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Morad Abid : «On a maximisé nos chances d atteindre les objectifs»

© D.R

ALM : Le Maroc a bénéficié du plus grand budget alloué par les Etats-Unis via le Millennium Challenge Corporation (MCC). Pourquoi?
Morad Abid : Le Maroc, comparé à d’autres pays, est la première expérience MCC d’un pays à revenu intermédiaire. C’est très important. Avant nous, le MCC avait des expériences dans des pays de l’Afrique subsaharienne très sous-développés. Sorti du lot en tant que pays relativement développé, qui a une possibilité d’absorption et une capacité d’exécution de ces projets plus grandes. Aussi au Maroc, il y a des ressources humaines qui n’existent pas ailleurs. Le Maroc a aussi fait des sauts qualitatifs, en termes de démocratie, de liberté d’expression. Cela aide aussi.

Etes-vous dans les délais pour achever le programme en  septembre 2013?
Le meilleur moyen de réaliser les objectifs c’est d’avoir de bonnes études, c’est-à-dire une bonne préparation qui nous évite de rater les objectifs. Même avant que l’agence ne démarre, il y avait une  période de deux à trois ans d’étude et d’échange entre le gouvernement marocain et le MCC, d’identification des secteurs d’une manière stratégique. Quand l’agence a démarré on y a rajouté d’autres années d’études. Autant dire qu’on a maximisé nos chances d’atteindre les objectifs. Evidemment il y a des surprises, il n’y a pas de science exacte dans ce domaine, des fois on table sur un nombre de bénéficiaires et on se retrouve avec un nombre inférieur, ou l’inverse. Donc tout cela pour vous dire qu’on fait très attention. Nous avons dans ce sens une direction de suivi et d’évaluation qui ne fait que cela et dont le budget est de près de 15 millions USD.   Donc on corrige, au fur et à mesure, pour atteindre notre cible.

Quels sont les mots d’ordre de l’APP?
A ce stade de notre travail nous en avons deux. Il s’agit respectivement de l’appropriation des bénéficiaires et la pérennisation pour ce qui est du gouvernement. Je commence par le premier. Il est important que les gens sentent, sachent que ces projets leur appartiennent, sinon il y a le risque que les gens se désintéressent ou laissent tomber. C’est dans ce sens qu’on encourage les bénéficiaires à mettre de l’argent dans ces projets et participent, ne serait-ce que symboliquement, même s’ils n’ont pas beaucoup de moyens. Et ce pour qu’ils soient vraiment impliqués. Le deuxième élément est la pérennisation. Il ne faudra pas abandonner ses réalisations après la fin de ce programme. Donc il s’agit pour nous de mettre en place des mécanismes. Dans ce sens, on travaille en étroite collaboration avec les différents ministères, en premier la Primature, pour qu’il y ait des mécanismes de relais. Et la meilleure façon était pour nous de nous inscrire dans des plans déjà existants. Pour prendre un exemple, le Plan Maroc Vert. Nous sommes le pilier 2 de ce plan. Je peux même dire que nous sommes un peu la locomotive du Plan Maroc Vert. Même chose pour le ministère de l’artisanat ou l’Office de la pêche.

Avez-vous rencontré le chef de gouvernement lors de la réunion du conseil stratégique de l’APP qu’il devait présider mercredi ?
Avant la réunion du conseil stratégique de l’APP prévue mercredi présidé par le chef de gouvernement, j’ai vu ce dernier pour la première fois le vendredi dernier. Je m’attendais à ce qu’il me parle de plusieurs choses, il a été question d’une seule, c’est la modélisation de l’agence. Donc, il a compris. Il m’a demandé s’il pouvait nous envoyer des gens pour qu’on les forme. Il a compris comment on fonctionne, on crée des liens, on crée une dynamique avec les différents ministères, pour travailler avec les différents partenaires. On a une expertise d’un niveau d’exigence international.

Pourquoi les provinces du Sud ont-elles été exclues de ce compact?
Pour les provinces du Sud, cela a été une question politique, je vous engage à interpeller l’ambassade d’Amérique à ce sujet. Cela dit, à partir du début de l’année 2012, avec  Hillary Clinton et Barack Obama, il a été validé dans le congrès que dorénavant les provinces du Sud sont inclues dans le développement. Ainsi, si on réussit le compact 1 et qu’il y ait un compact 2, on militera pour que les provinces du Sud bénéficient de ce programme.

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