ALM : Que prévoyez-vous pour ce qui est de la commercialisation des boissons alcooliques ?
Mustapha Khalfi : Les lois en vigueur sont suffisantes dans ce cadre. Le problème au Maroc c’est que nous ne disposons pas d’une politique sanitaire pour limiter la consommation de l’alcool étant donné qu’il a des effets néfastes sur la santé. Contrairement au Maroc, plusieurs pays ont adopté des politiques de ce genre. De ce fait, nous comptons adopter le modèle français en la matière qui a permis de diminuer de trois fois moins la consommation de l’alcool dans l’Hexagone au cours des 50 dernières années. Donc, notre approche dans ce cadre est purement à caractère social et sanitaire.
Qu’en est-il des festivals artistiques?
En principe, l’organisation des festivals est nécessaire. C’est l’une des composantes essentielles de la vie culturelle des sociétés. L’idée est que les festivals financés par l’argent public doivent s’inscrire dans le cadre d’une politique culturelle bien définie mettant l’accent sur la responsabilité et la conformité avec nos spécificités culturelles.
Que dites-vous à propos de l’avortement ?
Il s’agit d’un sujet qui anime un grand débat entre les ouléma, les juristes et les médecins spécialistes. La nouvelle Constitution garantit le droit à la vie, ce qui constitue un grand acquis. Pour sa part, la religion musulmane prévoit une réglementation légale de cette pratique. Mais, avec la multiplication de centres hospitaliers qui exercent l’avortement clandestin, nous sommes pour l’approfondissement du débat à propos de ce sujet.
Que prévoyez-vous à propos de l’homosexualité et du fait de ne pas faire le jeûne en public pendant le Ramadan?
La loi marocaine ou le référentiel islamique sont clairs dans ce cadre. Nous faisons la différence entre l’espace public et l’espace privé. Dans un cadre intime, l’homme demeure libre de disposer de son corps comme il veut. Hormis ce cadre privé, tout le monde doit respecter la loi qui interdit ce genre de comportement au niveau de l’espace public.
Et pour ce qui est de la liberté de conscience ?
Là aussi, on parle d’une liberté individuelle. Nous sommes contre la discrimination sur la base de la religion. Ce qui est réprimé par la loi c’est le fait d’inciter un musulman à changer de religion. Donc, les Marocains n’ont rien à craindre du PJD. Nous n’allons pas apporter de lois nouvelles dans les domaines déjà cités. Nous nous limiterons à veiller à la bonne application des lois en vigueur.