ALM : Un appel à l’adoption d’un nouveau mode de gouvernance a été lancé aujourd’hui pour assurer la stabilité du Maroc en cette phase transitoire. Quels en seraient donc les principaux axes ?
Nizar Baraka : Il est utile de rappeler que, dans le cadre de la déclaration gouvernementale, la gouvernance a été évoquée comme étant l’un des axes fondamentaux des actions du nouveau gouvernement. Dans cette amélioration de gouvernance, il s’agit pour nous de réagir et de répondre à trois axes principaux.
La première obligation est, bien sûr, de veiller à développer la synergie entre les différents acteurs qui interviennent, notamment au niveau de l’État en faveur de l’entreprise. Le deuxième élément d’action concerne tout ce qui a trait à la notion de lier la responsabilité à la reddition des comptes. Cela veut dire qu’on s’inscrit dans une logique d’identification d’indicateurs de performances et d’objectifs arrêtés. Le but est de pouvoir répondre aux objectifs requis et de voir si les politiques qui sont menées s’inscrivent parfaitement dans cette logique. Par ailleurs, le troisième axe est celui de l’évaluation qui nous permettrait de mieux examiner et cibler les différentes politiques publiques. Pour récapituler, nous avons dans le cadre de cette nouvelle gouvernance un volet qui nous permettra d’apprendre à travailler ensemble, en fonction des objectifs qui sont arrêtés.
Le second angle vise à identifier une feuille de route riche en indicateurs de bonne gouvernance et également de politiques qui répondraient à ses objectifs au moment où le dernier point s’articule autour de leur évaluation.
Sous une approche maghrébine, quel rôle joue le Royaume pour maintenir cette croissance économique, sachant que le Maroc est la seule entité stable dans la région ?
Le Maroc a toujours appelé à cette intégration maghrébine. Le Souverain avait lancé les accords d’Agadir qui visent à créer une zone de libre-échange au niveau des pays du Maghreb. Nous considérons aujourd’hui qu’il y a une nouvelle dynamique qui est en train de se mettre en place, suite aux retombées du Printemps arabe, en l’occurrence le développement des démocraties observé au niveau de la région. Soulignons que lorsqu’on parle de démocratie, on parle du fait que les aspirations des peuples peuvent se réaliser. Dans ce sens, le Maroc ne pourra que jouer un rôle important et œuvrer à ce que le Maghreb économique puisse voir le jour. Le peuple veut de ce nouveau Maghreb. Cette intégration économique est porteuse de croissance. Elle est également porteuse d’amélioration du revenu par tête d’habitant de 17% par an ainsi que de création d’emploi. Il faut noter que le Maghreb perd annuellement près de 200.000 postes.
Quel Maroc sortira-t-il du processus de transition actuel ?
Le Maroc est un pays en voie d’émergence. Dans ce contexte de transition, il s’agit pour nous de voir un Maroc prospère où il y a un véritable partage de croissance à la fois entre ses citoyens et ses concitoyens. Ceci permettrait réellement d’avoir un développement équilibré tant au niveau régional qu’au niveau des différentes couches de la société.