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Pads : Au nom de l’héritage

Le Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS) ne veut pas admettre son cachet de nouveau parti. Il se considère détenteur d’une légitimité à la fois historique et militante. Historique parce que la formation qui a tenu, il y a dix jours, son congrès, se réclame de l’héritage du Mouvement national, puisqu’elle est issue du parti de l’Istiqlal, le passage de l’UNFP à l’USFP n’étant qu’une parenthèse… A ce titre, le PADS continue à réclamer son appartenance à la mouvance nationale.
Militante, parce que le PADS considère que la défense des intérêts des classes défavorisées, des ouvriers, est sa vocation et que l’USFP d’où il est sorti a délaissé cette vocation pour des choix incompatibles avec elle. Le PADS, qui pendant des années se prénommait l’USFP-commission administrative, a quitté l’USFP en 1983. Le 8 mai de cette année-là, les membres de la commission administrative, dirigés par Abderrahmane Benamrou, Ahmed Benjelloun, Bougrine, Moutawakil et Taieb Sassi avaient déclaré que toute décision du bureau politique mené par feu Abderrahim Bouabid concernant la participation aux élections du 10 juin 1983 était illégale. Un attroupement devant le siège du parti qui venait juste de régulariser ses rapports avec les autorités, après les arrestations de juin 1981, et la suspension des journaux du parti Al Moharrir et Libération, est alors organisé. Les forces de l’ordre, sous les ordres du gouverneur de Rabat, wali de Rabat-Salé par la suite, Omar Benchemsi, ont chargé les protestataires.
Des arrestations s’en suivirent. Un communiqué de la direction du parti vient annoncer la participation aux élections et confirmer l’exclusion des membres à l’origine des affrontements.
Trois ans derrière les barreaux pour la plupart des membres interpellés, sans qu’ils renoncent à leurs idéaux. Et dès la fin des années quatre vingt, on voyait les signes d’un nouveau parti. Le PADS a donc vu le jour pour mettre un terme à la querelle de noms et surtout avoir un cadre légal au sein duquel les membres du parti pourront évoluer.
Présent dans les syndicats, la Confédération démocratique du travail et l’Union marocaine du travail, dans les universités et certains milieux intellectuels ou dans les ONG, le PADS se voit en mesure de rivaliser avec les anciens partis de l’opposition, à savoir notamment l’USFP.
Il se considère comme une véritable locomotive du bloc de gauche, autour des anciens de l’extrême gauche et de l’OADP…
Son refus du jeu démocratique se base sur deux arguments essentiels : d’abord il faut amender la constitution et donner des garanties suffisantes pour des élections libres et transparentes.
Les anciens appels du parti à l’élection d’une assemblée constituante ont perdu du terrain. Ses rapports avec des composantes de la majorité sont plutôt cordiaux. Reste ses liens avec l’USFP, des problèmes d’histoire commune pas toujours faciles à dépasser et le débat sur cette question de l’héritage idéologique et doctrinal n’est pas prêt d’être dépassionné

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