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Palmarès : réactions des professionnels

Ahmed Maânouni, réalisateur : «Tous les films marocains méritent d’être primés »
Je suis satisfait de ce palmarès. Je pense personnellement que tous les films présents à ce festival méritent d’êtres primés. Je n’ai pas eu de mauvaises surprises, au contraire, le palmarès a été équitable. Le cinéma marocain connaît une évolution certaine, et surtout avec l’initiative d’augmenter l’enveloppe budgétaire de l’avance sur recettes du Fonds d’aide au soutien cinématographique. Une décision annoncée il y a quelques jours par le ministre de la Communication Nabil Benabdallah. Les réalisateurs marocains ont sacrifié beaucoup de choses pour arriver à la situation actuelle où le résultat est malgré tout louable. J’ai personnellement beaucoup d’espoir en le cinéma marocain. Le cru de ce festival national du film à Tanger méritait toutes les consécrations. Cela fait chaud au cœur.

Nourredine Dougna, réalisateur « Le grand voyage méritait plus »
Malgré toute la polémique qui est née lors de cette édition du Festival national du film, les films primés n’auront pas volé leur consécration.  Cependant je pense que le film «Le grand voyage » méritait  beaucoup plus d’encouragement. Il a gagné deux prix, mais, je pense qu’il méritait d’être primé aux côtés du film « A Casablanca les anges ne volent pas ». Ce sont des films de qualité qui ont besoin d’être encouragés davantage. Pour ce qui est de la polémique au sujet du film Marock de Leila Marrakchi, je pense que ce film a osé aborder un thème qui a soulevé plusieurs réactions. Personnellement, je suis d’accord pour la liberté d’expression, mais sans blesser l’autre. Il faut aussi veiller à respecter la liberté d’autrui.

Nadia Jouhari, actrice «Les films primés le méritent»
Ce festival a été une véritable fête. Personnellement, j’ai pu après une longue période de rupture, découvrir plusieurs réalisateurs et m’entretenir avec eux. J’ai passé des moments passionnants ici à Tanger. Les discussions entre acteurs et réalisateurs étaient très intéressantes et m’ont permis de renouer avec l’univers cinématographique au Maroc. Pour le palmarès, je trouve que les films primés le méritent. Mais néanmoins, je suis un peu déçue car le film «La symphonie marocaine » de Kamal Kamal méritait un prix. J’ai trouvé que ce film est de toute beauté et qu’il méritait une distinction particulière. «La symphonie marocaine» est une véritable poésie contemporaine. J’aurais aimé que ce film gagne un prix. Par ailleurs, je suis contente que côté court métrage, le film «La danse du fœtus » de Mohamed Mouftakir a été primé. Il le mérite sincèrement. C’est un beau film.

Driss Idrissi, directeur de production : «le cinéma marocain est né»
Ce festival marque bel et bien une nouvelle ère dans le cinéma marocain. Cette édition du Festival national du film a montré et démontré que la Maroc s’est inscrit désormais dans une vision encourageant la production cinématographique nationale.  Je pense qu’il faut accompagner cette tendance et organiser ce festival chaque année. Cela facilitera la tâche au jury qui n’aura pas l’embarras du choix comme c’est le cas pour cette édition. A mon avis, il y a sept films qui méritent tous des consécrations. Il s’agit précisément de « A Casablanca les anges ne volent pas » de Mohamed Asli, « L’enfant endormi » de Yassmine Kassari, « Le regard » de Nour-Eddine Lakhmari, « Le grand voyage » de Ismail Ferroukhi, « Juanita de Tanger » de Farida Belyazid, « Le réveil » de Mohamed Zineddaine, « Marock » de Leila Marrakchi et « La symphonie marocaine » de Kamal Kamal. C’est dire que cette année marque effectivement la naissance du cinéma marocain. Un cinéma où la diversité a une belle part. Cela fait énormément plaisir  de voir une quarantaine de films produis annuellement. Toutefois, je tiens à préciser qu’il ne faut pas encourager la quantité au détriment de la qualité. Un film quel que soit son public doit être bien fait !

Malek Akhmiss, acteur : «il faut enterrer la hache de guerre»
Il est temps d’enterrer la hache de guerre ! Je pense qu’il vaut mieux laver son linge sale en famille qu’en public. Il faut aller de l’avant. Je pense qu’avec ces jeunes réalisateurs, le cinéma marocain va entamer son bonhomme de chemin vers l’universalité. Depuis le début de cette manifestation cinématographique, le public a bravé le froid pour venir applaudir les artistes, même tard dans la nuit. Et c’est pour ce public-là qu’il faut donner le meilleur de nous-mêmes et non pas sombrer dans la polémique. J’aimerais bien que ce festival se sédentarise. A Tanger, ça serait bien !

Abdelwahed Moujahid, jeune réalisateur : «le festival doit rester itinérant»
J’aurais aimé que la présidente du jury des longs-métrages pour cette édition du Festival national du film soit de nationalité marocaine. A mon avis, des membres de jury marocain vont mieux et rapidement saisir le message d’un film national par rapport à des étrangers. Un président de jury marocain connaît bien les particularités de nos traditions et coutumes. Pour le festival du film national, j’aimerais bien qu’il reste itinérant. Cela permettra à d’autres régions de vivre cette fête cinématographique de haut niveau. 


  Palmares
 Court-métrage 
 Long-métrage
Prix du scénario


La danse du fœtus de Mohamed
Mouftakir

Grand Prix


Week-end de Rachid Hamman en ex æquo avec la Danse du fœtus

Prix de la musique originale
Mohamed Guerrab dans Tarfaya
Prix du montage :
Tina Baz dans le Grand voyage
Prix du meilleur son :
Henri Morelle dans l’Enfant endormi
Prix de l’image
Thierry Lebigre dans Tarfaya
Deuxième rôle masculin
Abdou Mesnaoui dans Tenja
Deuxième rôle féminin
Salima Ben Moumen
dans Juanita de Tanger
Prix du scénario
A Casablanca les anges ne volent pas de Mohamed Asli
Premier rôle masculin
Mohamed Majd dans «Le grand voyage» d’Ismaël Ferroukhi
Premier rôle féminin
Rachida Brakni dans l’Enfant endormi
Prix de la première œuvre
A Casablanca les anges ne volent pas
Prix du Jury
Jilali Ferhati pour Mémoire en détention
Grand Prix du Jury
L’Enfant endormi Yasmine Kassari

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