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Parcours d’un fanatique

En 1998, le monde arabe allait connaître pour la première fois, Mohamed Fizazi à travers la chaîne qatarie d’Al Jazeera. Invité de la fameuse émission-show "Al Ittijah Al Mouakiss" (sens contraire) animé par Fayçal ale Kassem, il n’hésita pas à inciter à l’assassinat des "impies" le qualifiant d’acte totalement légitime selon la Chariâ.
Cette première apparition sur la soit-disant CNN arabe de Fizazi lui permit d’accéder à une dimension plus importante lui assurant une célébrité internationale qu’il avait tant attendu et dont il avait toujours rêvé depuis ses débuts comme prédicateur.
Issu de la tribu de Mernissa dans la région de Taza, Mohamed Fizazi est né en 1949. Après avoir poursuivi ses études coraniques dans le Msid, il intégra l’école publique qu’il couronna par l’obtention du baccalauréat qui lui permit de s’inscrire à l’école des instituteurs. En 1970, il est recruté par le ministère de l’Education nationale en tant qu’instituteur. Une profession qu’il continue d’exercer jusqu’à aujourd’hui, puisqu’il enseigne la langue française au lycée Moulay Slimane de l’enseignement originel à Tanger.
Son intérêt pour la théologie islamique commença au même temps que sa carrière de professeur. Cet intérêt le mènera à poursuivre, parallèlement à son travail, des études de la Chariâ qu’il couronna par l’obtention de la licence en sciences du Hadith. Son diplôme à la main, il entama son parcours de prédicateur en 1976 dans la mosquée des Almohades à Tanger.
Connu pour son radicalisme dans certains aspects de la Chariâ, il s’est assuré la fidélité de plusieurs adeptes avec qui il fonda un mouvement qu’il ne reconnut jamais en tant que tel puisqu’il a toujours démenti être à la tête d’une quelconque mouvance islamiste. Un démenti normal puisqu’il s’agit d’une tendance Takfiriste qui ne peut prospérer que clandestinement.
Connu par son "nom de guerre" d’Abou Meryem, il est considéré par les observateurs des mouvements islamistes comme l’un des principaux dirigeants d’Attakfir Wal Hijra (anathème et exil). En effet, ses écrits et ses prêches particulièrement virulents et appelant à la violence au nom du Jihad le situent aux côtés de deux autres dirigeants Takfiristes à savoir Abdelwahab Rafiki, dit Abou Hafss, ex-prédicateur à Fès actuellement détenu dans le cadre de l’affaire dite Maâmora, et Abdelkrim Chadili alias Abou Oubaïda connu pour ses prêches à Casablanca et pour être l’inspirateur spirituel d’Assirat Al Moustakim qui est actuellement mis en cause dans l’affaire des attentats terroristes de Casablanca. Et bien qu’il ait toujours démenti son appartenance au courant d’Attakfir Wal Hijra, toutes les opinions et les Fatwas qu’il a publiés dans ses livres, ainsi que le comportement de ses adeptes, prouvent sans équivoque qu’il est un Takfiriste convaincu. Le fait, par exemple, que ses adeptes quittent la mosquée et ne font pas leur prière du vendredi, si un autre prédicateur vient en remplacement de Fizazi. Cela fait partie des principes d’Attakfir Wal Hijra que de considérer tous les autres imams comme des impies au point de ne pas écouter leurs prédications et ne pas faire ses prières derrière eux. Enfin, il est à signaler que Mohamed Fizazi jouit d’une grande influence sur tous les Takfiristes marocains dont la plupart le considèrent comme un Emir et estiment que tous ses propos sont une Fatwa qu’il faut respecter à la lettre d’où le danger du message indirect contenu dans son entretien publié hier dans le quotidien arabophone Acharq Al Awsat.

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