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Pas de pression sans expression

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ALM : Comment évaluez-vous le bilan des échéances électorales locales ?
Saïd Chikhaoui : Le processus électoral s’inscrit dans le cadre de l’apprentissage de la démocratie. Il est vrai que le changement est un processus avant d’être un état. Aussi, l’importance du taux d’abstention est significative d’autant plus que c’est pour la première que des jeunes ayant entre 18 et 20 ans participent à une opération électorale. Le taux de participation est relativement faible et il est significatif dans la mesure où les politiques ne prennent compte que des gens qui s’expriment. Car, force est de constater que la pression n’a de valeur que dans la mesure où elle s’exprime et que seuls les gens qui se manifestent mettent de la pression.
Hormis ces faits, quel regard portiez vous sur les dernières arrestations observées dans les rangs de certains élus ?
Il ne faudrait pas perdre de vue que nous sommes encore dans une phase d’apprentissage de la démocratie. Les dernières arrestations ne sont surprenantes que pour ceux qui croyaient que les choses allaient être simples. Or, dans la pratique, il s’avère que chaque intervenant s’exprime en fonction de ses objectifs et ses moyens. Mais, en fin de compte la mise en ordre finira par s’imposer. Certes, maintenant, cela bouillonne, mais les choses finiront par prendre forme. Car, si avant les élections, il était plus pou moins facile de s’exprimer et que les repères étaient visibles, en quelque sorte, une fois la première étape des élections passée, de nouvelles contraintes apparaissent, lesquelles ne sont pas toujours conformes aux stratégies initiales des intervenants concernés. Dans un premier temps, chaque acteur projette d’accéder au champ de l’action locale. Mais, dans une deuxième phase, l’on commence à penser au partage des responsabilités ; d’où le changement observé dans le comportement de certains opposants. D’abord, on cherche à accéder au champ, mais une fois parvenu, il faut se situer.
Mais, au vu de ce qui se passe dans plusieurs régions du Royaume, nous avons l’impression d’édifier une démocratie sans démocrates. Qu’en dites-vous ?
Premièrement, il n’y a pas de raccourcis possibles. Deuxièmement, il y a lieu de rappeler que la morale et la politique ne font pas toujours bon ménage. Même dans le cas contraire, encore faut-il se mettre d’accord sur le contenu de cette morale. Or, généralement, l’on constate que chacun a sa vision des choses, d’où la complexité des problèmes et la nécessité de tenir compte de la relativité des jugements apportés à ce niveau.

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