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Patrimoine national en détresse

Quelque 400 monuments classés et près de 20.000 sites historiques recensés de manière scientifique. Tel est le nombre total de tous les trésors historiques dont dispose le Maroc. Communiqués par le ministère de la Culture, ces chiffres, le Maroc regorge de monuments historiques. Habité depuis la préhistoire, héritier d’une culture de trente siècles, carrefour des civilisations romaine, berbère et arabe, le Maroc abrite également des sites prodigieux, Larache, Lixus, Cotta, Banasa, et d’étonnantes stations rupestres, Tarraga, Tamegoul, Merkala, Taourirt, Erfoud, Taous et, la plus belle, Foum El Hassan. A tel point que plusieurs du Royaume sont désormais classés patrimoine universel de l’humanité par l’Unesco. C’est le cas, entre bien d’autres, de la Médina de Fès, de celle de Marrakech et des sites archéologiques de Volubilis.
Un constat qui repose également la question sur l’état d’entretien et de sauvegarde de cet héritage historique et culturel. Et pour cause, la sauvegarde de ces monuments et sites fait défaut, et ce à plusieurs niveaux. Si des chantiers, comme celui lancé par le ministère de tutelle et visant la restauration de 36 sites dans les différentes régions du Royaume, rassurent quant à la détermination de l’Etat de prendre ce dossier en charge, d’autres, par leur immobilisme, ne prêtent guère à l’optimisme.
Le patrimoine marocain est en danger, vu l’ampleur à la fois de la dégradation que connaissent plusieurs sites, certains ayant même été transformés en décharges publiques, et la gravité que prennent certaines tendances comme celle du trafic illicite de biens culturels. Sans parler de la situation des musées au Maroc. Des musées dont la plus grande partie ne se porte pas bien. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Vétusté des locaux, désintéressement du public, absence d’une réelle politique, etc.
La création de nouveaux établissements dotés des moyens suffisants et d’un encadrement adéquat pour la conservation du patrimoine et la révision de la loi régissant le patrimoine historique et culturel n’est pas un luxe. Surtout à un moment où notre pays célèbre, depuis le 18 avril et jusqu’au 18 mai, le mois du patrimoine. A un moment également où le monde  entier a récemment célébré la Journée mondiale des sites archéologiques, des mesures concrètes et urgentes sont à mettre en place.
Histoire que ce que nous avons de plus précieux ne soit, dans le meilleur des cas, réduit à une attraction touristique sans âme, obéissant en cela à une logique qui relève plus du caprice, ou encore de la cupidité, que d’une véritable volonté de sauver ce qui peut l’être.

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