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Plus de séropositifs dans les prisons

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Le dernier rapport de l’Onusida est accablant! Révélé à la veille de la Journée mondiale du sida prévue pour ce jeudi premier décembre, ce rapport confirme les appréhensions des associations marocaines œuvrant pour la lutte contre ce fléau mondial. Au Maroc comme dans les autres pays arabes, ce virus continue à faire des ravages. Selon ce rapport, entre13.000 et 16.000 personnes vivaient avec le VIH en 2003, dont plus de la moitié résidant dans les trois régions suivantes: Grand Casablanca, Souss Massa Draa et Marrakech Tensift El Haouz.
«Les rapports sexuels non protégés, principalement hétérosexuels, constituent le moteur de l’épidémie, une faible proportion des cas d’infection au VIH étant liés aux rapports sexuels entre hommes et à la consommation de drogues injectables», relève-t-on dans ce document. Et de préciser que «parmi les professionnel(les) du sexe et les détenus, on observe une prévalence nettement plus élevée». La population carcérale touchée par le virus est d’ailleurs l’un des points saillants abordés par les rédacteurs de ce rapport : «on connaît peu de chose sur la transmission du VIH en milieu carcéral, mais les données disponibles indiquent un niveau de risque élevé. Une prévalence du VIH de 1% a été signalée dans les prisons du Maroc en 2003».
À noter que la population carcérale est estimée actuellement, selon les derniers chiffres de l’administration pénitentiaire, à plus de 60.000 personnes. De ce chiffre, il faut soustraire le nombre de 10.000 détenus qui viennent de renouer avec la liberté lors des ces dernières journées de la célébration du 50 ème anniversaire de l’Indépendance. Des fins observateurs de la scène marocaine rappellent que parmi les critères de sélection des détenus bénéficiant de la grâce royale figure d’abord l’état de santé des prisonniers.
Et c’est bel et bien en Libye où la prévalence auprès des détenus atteint son pic. Selon la même source, elle est de 18% dans les prisons de Tripoli, tandis qu’elle ne dépasse guère 2% au Soudan. Aussi bien au Moyen-Orient qu’en Afrique du Nord, «la propagation du sida s’est poursuivie». C’est ainsi que l’on estime, dans cette région, à 67.000 le nombre de personnes infectées par le VIH et à 58.000 le nombre de décès attribuables au sida chez les adultes et les enfants au cours de cette année. L’Afrique reste toujours le continent le plus touché par cette maladie. Le continent noir à lui seul regroupe près des deux tiers des séropositifs et malades du sida à travers le monde. Les experts onusiens en la matière sont unanimes quant au lien de la pauvreté avec la vitesse de la propagation du sida. Et ce sont encore les Africaines qui continuent à payer un lourd tribut au fléau. Environ les trois quarts (77%), des femmes, vivant avec le virus du sida, résident dans le continent le plus pauvre de la planète. Au Maroc, le premier cas de sida a été diagnostiqué en 1986. Depuis, le nombre des cas est allé crescendo. Des campagnes de sensibilisation, le pays en a connu des dizaines menées notamment par des associations en collaboration avec le ministère de la Santé. Les jeunes restent la cible majeure pour ces campagnes ayant comme message-clé : abstinence, fidélité, préservatif. Pour Nadia Bezad, présidente de l’Organisation pan-africaine de lutte contre le sida (OPALS), le Maroc a du chemin à faire dans le créneau de la sensibilisation, surtout auprès des femmes et des jeunes. Traiter cette grave pathologie aux conséquences socio-économiques a un coût. Et des plus lourds. «Il faut compter une somme mensuelle d’environ 800 dirhams pour chaque malade. En plus des médicaments, il ne faut guère minimiser le rôle d’une assistance psychologique et d’un soutien de la part de la société», dit-elle. L’autre nouveauté, et non des moindres dans le volet de la sensibilisation, est l’implication des imams. Dans ce sens, un atelier de formation a été organisé, en juillet dernier, à Rabat, par le ministère des Habous et des Affaires islamiques en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement. Cette rencontre a profité ainsi à bon nombre d’imams maghrébins qui ont été formés sur les modes de transmission de la maladie et de protection. En impliquant les imams, le Maroc franchit ainsi un nouveau pas dans la lutte contre le sida.

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