Aujourd’hui Le Maroc : Vous devez rencontrer, mercredi 11 décembre, à Madrid, la ministre des Affaires étrangères espagnol Anna Palacio. Quel est l’ordre du jour de ces pourparlers ?
Mohamed Benaïssa : Comme convenu, les discussions vont s’attacher à faire l’inventaire de tous les contentieux et de tous les problèmes en suspens qui opposent le Maroc à l’Espagne. Avec une volonté ferme de part et d’autre d’aborder en profondeur l’ensemble des dossiers dans un esprit de transparence et de responsabilité pour sortir d’une crise qui n’a que trop duré…
À votre avis, la même volonté de sortie de crise existe-t-elle aujourd’hui du côté espagnol?
Les dernières déclarations des responsables espagnols laissent entendre que l’Espagne veut dépasser les divergences qui existent entre les deux pays dans le même esprit d’objectivité et de clarté qui est le nôtre. Par ailleurs, il convient de signaler que nous voulons examiner toutes les questions avec nos amis espagnols sans aucune condition préalable, ni contrainte. Le maître-mot de nos pourparlers doit être la responsabilité et la franchise. Dans un esprit constructif et positif…
La question de Sebta et Mélilia fait-elle partie des sujets inscrits à l’ordre du jour ?
Pour le Maroc, et comme l’a bien confirmé S.M le Roi, la consolidation de la souveraineté marocaine sur l’ensemble de son territoire est une priorité. Cela dit, notre position sur la question de Sebta et mélillia et les îles avoisinantes est une position claire.
Cependant, il existe des dossiers urgents à clarifier.
L’objectif principal étant de dépasser la tension entre les deux parties et de restaurer un dialogue mutuel positif à même de permettre au Maroc de reprendre avec son voisin des relations amicales comme par le passé pour les intérêts mieux compris des deux nations et du pourtour méditerranéen. J’espère que rien ne viendra perturber cette atmosphère qui règne en ce moment.
Quels sont les dossiers qui feront l’objet d’un examen réciproque lors de la réunion du 11 décembre ?
Si le Maroc reste attaché à ses principes et à ses intérêts sacrés, il est disposé comme je vous l’ai dit à examiner avec l’Espagne tous les problèmes en suspens et ce sans condition aucune. Il y a la question de l’émigration clandestine, les eaux territoriales, les droits de la communauté marocaine vivant sur le sol espagnol et bien sûr le dossier du Sahara marocain…
Comment qualifierez-vous la position de Madrid à l’égard de l’affaire du Sahara ?
Il est dans l’intérêt des deux pays que l’Espagne revienne à une position juste sur cette affaire, qui soit conforme à la réalité sur le terrain et à la nouvelle vision des nations Unies. Le plan de règlement défendu par Madrid est devenu caduc…