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Pourquoi changer le mode de scrutin ?

Le Maroc s’apprête à changer le mode de scrutin relatif à l’élection des membres de la Chambre des Représentants : le scrutin majoritaire uninominal à un tour, qui est l’un des moyens en vigueur dans 100 Parlements (54 % des pays) et concerne environ 2,5 milliards de personnes. Cette prédisposition est accompagnée d’un large débat sur les élections transparentes et intègres, et la lutte contre toutes les formes de falsification, de fraude et de corruption. Pour cela, il y a lieu de s’interroger sur le rapport entre les deux sujets, c’est-à-dire le changement du mode de scrutin et la lutte contre la dépravation. De prime abord, il y a lieu de souligner que tout mode de scrutin dispose d’avantages et d’inconvénients et que les possibilités de recours à la falsification existent dans tous les régimes électoraux. Sur ce, il convient de se pencher sur les garanties à même de préserver l’intégrité du suffrage et d’appréhender cette question de manière autre que celle en cours. Pour ce qui est des garanties, il est impératif de trancher, d’abord, dans la question de l’affirmation de l’identité, par le biais de la CIN (carte d’identité nationale), ou la mise de la photo sur la carte de vote. En outre, il faudrait soulager l’électeur par l’usage du bulletin de vote unique, sans enveloppe. D’autres moyens peuvent avoir lieu, notamment en ce qui concerne la constitution du bureau de vote, les prérogatives des représentants des candidats, les attributions de la Commission nationale de suivi des élections et des commissions provinciales qui doivent connaître des modifications. Aussi bien en ce qui concerne leurs procédures de constitution ou leurs compétences. Ce sont ces dispositions qui pourraient assurer l’intégrité des élections. Maintenant, pour ce qui est du mode de scrutin, il y a lieu de souligner que celui-ci concerne la vision de la société politique quant au rôle que doit accomplir la majorité au sein du Parlement, et par conséquent, au sein du gouvernement. ` De surcroît, le mode de scrutin révèle la vision que la société politique porte sur le système politique dans sa globalité, tant en ce qui concerne les partis politiques que pour ce qui est du régime à adopter. Il y va de l’avenir du pays. Car ce sont ces mesures qui lui permettent de gagner le pari du changement. La représentation proportionnelle de liste se doit de créer une nouvelle dynamique fondée, essentiellement, sur le renouvellement de l’élite politique ; ce qui suppose, non seulement l’introduction de modifications sur le mode en vigueur, mais également que les partis puissent assumer leur responsabilité. Telle est l’approche qui considère le mode de scrutin l’opération politique la plus adéquate pour notre pays, dans la phase critique actuelle qu’il traverse. Une approche qui nécessite la mobilisation de toutes les potentialités et de tous les moyens à même de faire réussir le changement et les réformes.

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