Le conflit artificiel créé autour de la marocanité du Sahara a marqué les deux dernières décennies du 20ème siècle. Au début du nouveau millénaire, ce dossier a connu un tournant décisif avec la mise en place du projet d’autonomie. Le mercredi 11 avril 2007, le Maroc a présenté au secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara.
«Sérieuse et crédible», c’est en ces termes que le Conseil de sécurité de l’ONU a jugé le projet d’autonomie proposé par le Maroc pour mettre fin au conflit au Sahara. Pour sa part, l’ancien envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara, Peter van Walsum, a qualifié d’«irréaliste et irréalisable» l’option de l’indépendance, devenue obsolète, prônée par l’Algérie et sa création le Polisario. Ces quatre «adjectifs» retentissants, émanant de la profonde conviction de la communauté internationale, traduisent, à eux seuls, le caractère fondé et judicieux de la proposition marocaine et la défaillance cuisante de la thèse séparatiste.
Au-delà du plébiscite national, cette initiative sage, constructive et courageuse, consistant à accorder une large autonomie aux provinces du Sud du Royaume, a été appuyée par l’ensemble des grandes puissances sur le plan international. Et le soutien du Congrès américain n’est pas des moindres. En avril 2007, environ 170 membres de la Chambre des représentants américaine avaient uni leurs voix, pour appeler l’ancien président américain George W. Bush à «épouser» la proposition d’autonomie, la qualifiant de «prometteuse», «d’historique» et de «novatrice». «Notre pays n’a cessé de manifester sa disposition à œuvrer pour trouver une solution politique garantissant aux habitants de la région la possibilité de gérer leurs affaires régionales, dans le cadre de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale inaliénables de notre pays. Cette solution constituerait un règlement juste du différend artificiel dans la région, et une contribution à l’édification d’un Maghreb arabe où règnent la coopération et la prospérité, et d’un espace régional où dominent la paix et la stabilité», avait déclaré SM le Roi Mohammed VI dans un discours adressé à la Nation en 2005 à l’occasion de la célébration de la fête du Trône.
L’initiative marocaine traduit une conception de l’autonomie qui n’a rien à envier aux expériences nationales d’autonomie les plus avancées. Près de quatre ans après sa mise en place, l’initiative marocaine garde toujours sa vivacité, bien que les adversaires de l’intégrité territoriale ont tout essayé pour l’enterrer. Convaincu de la justesse de sa cause, le Maroc continue, ainsi, de déployer des efforts inlassables afin de mettre un terme à l’une des plus longues prises d’otages de l’histoire contemporaine de l’humanité et aux souffrances d’une population réprimée et séquestrée à Tindouf depuis plus de trois décennies, par une poignée de dirigeants séparatistes.
La date du 30 avril 2007 marque une étape importante dans le développement du dossier, grâce à l’initiative marocaine. La résolution 1754 du conseil de sécurité des Nations unies a exhorté les deux parties à entamer des négociations directes, sans conditions préalables, et de bonne foi. Jusqu’à présent, huit rounds de négociations entre les deux parties, en présence de l’Algérie et de la Mauritanie. Les quatre premiers ont eu lieu sous l’égide de l’ancien envoyé personnel du SG de l’ONU, Peter van Walsum et les quatre derniers se sont tenus sous l’égide du nouvel émissaire onusien, Christopher Ross. Le premier round de négociations, Manhasset I, a eu lieu les 19 et 20 juin 2007. Le deuxième round, Manhasset II, s’est tenu les 10 et 11 août. Manhasset III a eu lieu les 8 et 9 janvier 2008. Et le quatrième round, Manhasset VI, s’est tenu les 18 et 19 mars 2008. Peu de temps après sa nomination en 2009, le diplomate américain, M. Ross, a choisi de rectifier le tir. Il a bien voulu que les parties s’engagent dans des séries de rounds de négociations informelles pour tenter de rapprocher leurs positions étant donné que les quatre rounds de Manhasset n’ont pas abouti. C’est ainsi que la première réunion a eu lieu en août 2009 dans la localité de Durnstein en Autriche. La deuxième en février 2010 à Armonk aux Etats-unis. Et le troisième et quatrième rounds de négociations se sont tenus respectivement les 8 et 9 novembre dernier et les 16 et 18 décembre à Manhasset.
Par ailleurs, les deux parties ont convenu, à l’issue de ce dernier round, de se retrouver les 21 et 22 janvier et en mars 2011. Certes, près de quatre ans après son lancement, le processus de négociations n’a abouti à aucun développement substantiel à cause de l’intransigeance et la position d’immobilisme de l’Algérie, mais il a permis, tout de même, au Maroc, au fil des années, de mieux défendre sa première cause nationale et de convaincre la communauté internationale davantage de la pertinence de la proposition d’autonomie. D’ailleurs, face aux desseins haineux des adversaires, les idées novatrices et innovantes ne manquent surtout pas au Maroc moderne du 21ème siècle. Avec le lancement du chantier structurant et fondateur de la régionalisation élargie, le projet d’autonomie s’est offert de nouvelles perspectives pour les décennies à venir.
Quelques éléments de base de la proposition marocaine A- Les compétences de la Région autonome du Sahara: |