Les résultats d’un sondage effectué par le CIS (organisme officiel espagnol chargé des sondages socio-économiques) montrent à quel point l’image du Maroc s’est détériorée chez le citoyen espagnol.
Selon les données rendues publiques cette semaine, 67 % des citoyens de notre voisin du nord estiment que le Maroc menace sérieusement la paix en Espagne. S’agissant de la sympathie qu’ont les Espagnols pour certains pays, le Maroc n’a obtenu qu’une note de 4,3 dans une échelle de notation qui va de la note 1, équivalant à une sympathie minimum, à la note 10 qui signifie une sympathie maximale.
Ces résultats révèlent que le plan élaboré par certains services espagnols afin de « diaboliser » l’image du Maroc aux yeux des citoyens de leur pays a réussi, jusqu’à maintenant, à atteindre son objectif principal. Faire croire aux Espagnols que le Maroc est une menace pour la stabilité et la paix de leur pays a été l’oeuvre d’un plan long terme mis en application dès l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il est confirmé que la transition démocratique et les réformes entreprises par le Souverain depuis son accession au Trône ont chamboulé tous les calculs stratégiques des services d’intelligence espagnols. Car, la cadence des actions des réformes au Maroc a été si rapide qu’ils ont compris que leur voisin du sud allait se transformer vite en un concurrent très important dans la région.
Pour contrecarrer ce rythme de modernisation, la solution idéale était d’essayer, par tous les moyens, d’entraver le cours normal de la marche déterminée du Maroc vers le rang des pays démocratiques modernes.
Parmi ces manoeuvres, il y a lieu de citer les rapports du CESID infiltrés à certains organes de presse espagnols. Le plus important a été celui présenté au président du gouvernement espagnol au début de l’année en cours pour avertir de l’intention du Maroc de « déclencher un conflit armé avec l’Espagne afin de consolider la cohésion interne ».
Ce rapport, dont les extraits avaient été publiés par un journal proche des services secrets espagnols, précise que « dans le cas d’un conflit militaire » pour la récupération des deux villes occupées de Sebta et Melillia, « l’armée marocaine risque de faire preuve d’une grande supériorité ». D’un autre côté, ces mêmes services ont vainement tenté d’utiliser à leur profit les suites des événements du 11 septembre pour faire croire qu’au Maroc la menace islamiste était d’une très grande gravité.