Question à mille balles : Driss Jettou a-t-il besoin d’une majorité ? La réponse est oui, mais où peut-il l’avoir, sur quelles formations politiques peut-il compter ? C’est là la véritable question.Théoriquement, cette dernière question tombe sous le sens, puisque les partis représentés au gouvernement doivent former la majorité, avec l’aide ponctuelle d’autres partis, et défendre la politique gouvernementale devant le parlement. Le schéma est simple, voire simpliste même quand on réalise la complexité des problèmes partisans. Le compte n’est pas toujours le bon.
Selon les chiffres du 27 septembre, chiffres qui ont servi de base lors des négociations pour la formation du gouvernement, et pour l’organisation interne du Parlement, les partis représentés au gouvernement totalisaient 195 sièges au Parlement. 50 pour l’USFP, 48 pour l’Istiqlal, 27 pour le Mouvement populaire, 18 pour le Mouvement national populaire, 41 pour le RNI et 11 pour le PPS. Ces chiffres-là ne font plus foi, puisque le phénomène des transhumances bat son plein. Des montants dépassant tout entendement pour recruter tel ou tel député.
Quant aux députés qui ont donné la possibilité à un parti d’avoir son groupe parlementaire, la transaction est alléchante. Si rien n’est encore terminé, le marché poursuit ses régulations sous la coupole, les informations qui circulent donnent déjà 53 pour l’Istiqlal, 50 pour l’USFP, 38 pour le RNI, alors que le MNP a perdu pas moins de quatre députés partis renforcer les rangs de l’Union démocratique qui a eu son groupe parlementaire. Il est vrai que l’UD est issu du MNP, mais le problème c’est qu’il n’est pas membre de la majorité. Pire, l’UD menace de recourir à la justice contre l’actuelle ‘’majorité » qui a imposé ses normes non conformes aux règlements internes.
Devant cette situation pour le moins alambiquée, on voit mal qui votera pour et combien voteront contre. Les chiffres restent variables et dans une semaine voire moins, la carte politique risque de changer. Sur qui comptera alors M. Jettou ?