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Ramid lâché par ses confrères

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Un mois après son installation et alors qu’elle en est à peine à ses premiers travaux, la Haute Instance de dialogue national sur la réforme de la justice commence déjà à être critiquée. Parmi ces trente-deux membres, un a décidé de se retirer. Il s’agit de Hassan Ouahbi, président de l’Association des barreaux du Maroc. Dans un communiqué datant du 16 juin, l’association a également appelé tous les barreaux du Royaume à boycotter les travaux de cette instance. Déplorant la forme et le fond du premier colloque de la Haute Instance de dialogue national sur la réforme de la justice tenu les 11 et 12 juin à Rabat, l’association a décidé d’organiser en octobre prochain son propre colloque national sur la réforme du système judiciaire, indique lundi un communiqué de l’association. Ainsi une telle initiative a interpellé tous les observateurs de la scène politique étant donné l’importance accordée au chantier de la réforme de la justice et l’annonce en grande pompe de la création de la Haute Instance de dialogue national présidée par Mustapha Ramid, le ministre de la justice et des libertés. Mais qu’est-ce qui explique aujourd’hui le retrait de l’Association des barreaux du Maroc, alors qu’elle en est encore à ses débuts ? Quelles sont les failles pointées du doigt par l’association ? Ainsi dans son communiqué, cette dernière déplore la négligence par la Haute Instance de sujets importants qu’impose la nouvelle Constitution. «Des axes indispensables pour la concrétisation de la Constitution tels le Haut Conseil du pouvoir judiciaire ainsi que le statut des juges», souligne-t-on dans le communiqué. Est également critiquée l’organisation des travaux du premier colloque de la Haute Instance des travaux préparé de manière «improvisée», ayant une portée «festive» et que l’association considère comme «une perte de temps et d’argent». L’association pointe également du doigt le fait d’avoir limité la composition de la Haute Instance à des institutions pour la plupart officielles de l’Etat et non représentatives de toutes les parties impliquées dans la réforme de la justice.
Pour sa part, Mustapha Ramid a affirmé, lundi au Parlement, sans évoquer les reproches de l’association, que la composition de la Haute Instance du dialogue national sur la réforme de la justice qui regroupe 164 parties est censée faire figure de véritable mécanisme de dialogue. Il s’agit «d’associations des magistrats, des représentations professionnelles et syndicales de l’instance des secrétaires-greffiers, des partis politiques représentés au Parlement et des associations de défense des droits de l’Homme, en plus des départements concernés par les affaires de la justice, des organisations syndicales et des représentants des secteurs de la presse et de l’édition», a-il-précisé.
Et d’ajouter que cette Instance, lancée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, est fondée sur l’approche participative selon une logique d’implication de tous les acteurs concernés dans ce processus de réforme «qui émane d’une ferme volonté d’associer, autant que faire se peut, les acteurs concernés, les professionnels, les organisations des droits de l’Homme, dans le souci de responsabiliser toutes les parties», a déclaré M. Ramid lors de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants.

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