Les ouléma du Maroc se tiennent fermement à la Commanderie des croyants (Imarat Al Mouminine). C’est ce qu’a souligné Mohamed Yessef, secrétaire général du Conseil supérieur des ouléma, dans un communiqué rendu public mercredi 30 mars. Ainsi la question des réformes annoncées dans le discours royal du 9 mars a été au centre du communiqué des ouléma. Cette sortie médiatique intervient au lendemain de l’annonce des propositions des partis politiques au sujet des réformes constitutionnelles. Le Conseil supérieur des ouléma a fait part de «la fierté de l’annonce par Amir Al Mouminine que les réformes prévues se feront en adéquation avec les constantes de la Oumma en ce qui concerne la religion et Imarat Al Mouminine», expliquant que cette dernière «est pour la Oumma ce que l’âme est pour le corps. Son rôle reconnu est d’être protectrice de la foi et des biens, garante de la sécurité et de la dignité». Aux yeux des ouléma, la conduite des réformes et l’élaboration des modes de leur mise en application relèvent des compétences d’Amir Al Mouminine eu égard à sa mission de protecteur de la religion et à ses fonctions politiques. «Il est de ce fait garant de l’équilibre entre les affaires de réforme, qu’elles se rapportent au vécu quotidien ou à la religion, de laquelle les Marocains puisent le sens même de la vie», souligne le communiqué. La situation politique et des droits de l’Homme au Maroc «est une exception à la faveur des réalisations en termes de réforme, d’équité et de développement», a fait observer le Conseil. Et d’ajouter : «Sur cette base, nul ne peut, sous quelque prétexte extrémiste que ce soit, prêcher la négation, l’ingratitude et le clonage en minimisant la prise de conscience des Marocains et leur capacité d’appréhender leur particularité».
Ainsi, les ouléma ont jugé qu’il est de leur devoir de publier ce communiqué du fait qu’ils comptent parmi «les forces sociales influentes dans les temps présents et par le passé». Il s’agit pour eux d’ une «responsabilité de prédication, de conseil et d’orientation» dont ils seront «témoins devant Dieu et les gens de ce qui se passe autour d’eux». Le Conseil précise que leur position «quant à l’engagement légal envers l’allégeance à Amir Al Mouminine», est intervenue «après lecture approfondie du discours royal. Mais également dans le sillage des mécanismes de consultation posés dans ce discours historique, en vue d’initier des étapes globales et complémentaires dans la continuité de la réforme politique et sociale qu’a connue le Maroc sous le règne d’Amir Al Mouminine».
Par ailleurs, selon le communiqué, si l’appel à l’éradication de la corruption est un projet national, il se doit immanquablement d’être global et d’embrasser, aux côtés de la réforme politique et administrative, la lutte contre la dépravation touchant à la foi et aux mœurs. Cette dernière «causant des effets pervers pour la majeure partie des citoyens, sachant que la majorité a pleinement le droit d’adopter les lois pénalisant cette dépravation», lit-on dans ledit communiqué.