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Rhallam : Revoir l’ensemble du football national

ALM : Quelles conclusions avez-vous tirées de la prestation du Onze national lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2006 ?
Abdellah Rhallam : L’équipe nationale a certes tourné dans les deux premiers matchs. Contre la Côte-d’Ivoire, on peut dire que la chance n’était pas de son côté. Pour le deuxième match face à l’Egypte, on peut dire que c’était un match équilibré. Mais pour le troisième et dernier match, c’était plus que décevant. Avec ce match, l’équipe nationale a perdu le capital sympathie qu’elle avait acquis lors des deux premiers matches.

A votre avis, qui est responsable de cette débâcle prématurée ? Faut-il encore une fois faire porter le chapeau au sélectionneur national ?
M’hamed Fakhir ne peut pas prendre une équipe et faire des miracles en dix jours. Dans un délai pareil, on ne peut pas jauger et connaître la capacité aussi bien physique que morale des joueurs. Mais lors du dernier match, on dirait que les joueurs n’avaient pas dans le crâne qu’il fallait marquer alors qu’il y avait trois attaquants. Ils ont manqué de combativité, mais plus grave encore, ce n’est pas l’agressivité qui leur a fait défaut. Bien entendu, on ne demande pas à ces joueurs d’être agressifs mais d’être combatifs. Il y a eu des comportements anormaux. Bien sûr, je ne jette pas la pierre aux joueurs. Je n’impute pas la responsabilité à quelqu’un de précis. Il y a eu tout un environnement qui ne pouvait pas forcément conduire à un résultat positif, sauf miracle. Il faut arrêter la machine, remettre les compteurs à zéro, revoir l’ensemble du football national puis redémarrer sur de nouvelles bases. Il y a un tas de choses à changer pour arriver à l’efficacité souhaitée.

Voulez-vous entendre par là que le problème se pose au niveau de la gestion du football national ?
Il y a des gens qui s’occupent du sport et du football national en particulier. C’est à eux d’annoncer la couleur et de bien se pencher sur le problème parce qu’il y a un problème grave. En dehors de l’équipe nationale, il ne faut pas oublier le niveau du championnat national. Le problème se pose au niveau du championnat, et non seulement de la sélection nationale. Il ne faut pas oublier que ce sont les clubs de football qui doivent alimenter l’équipe nationale. Pour avoir une équipe nationale forte, il faut forcément avoir un championnat national fort.

Mais les clubs, en tout cas la majorité d’entre eux, ont également fait preuve de manque de sérieux. Faut-il à chaque fois arguer du manque de moyens ?
Des moyens ont été mis après la signature d’un contrat-programme entre le gouvernement et la Fédération royale marocaine du football. Personne ne peut nier qu’il y a quand même eu quelques moyens qui ont été mis à la disposition de la Fédération pour booster le football national. Maintenant, il faudra que les clubs aient des centres de formation. Et puis, il faudra que le milieu footballistique soit assaini, que les dirigeants soient de véritables dirigeants, que les comptes soient contrôlés. L’autorité est également appelée à intervenir pour mettre le hola à certains dérapages. Car, comment voulez-vous qu’un dirigeant honnête vienne diriger bénévolement un club et qu’il soit insulté, voire agressé par des voyous, alors que personne ne réagit ?

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