Il n’y a toujours pas de développement dans le processus de négociations sur l’avenir du Sahara marocain. Le 5ème round de négociations informelles, tenu du 21 au 23 janvier, à Manhasset dans la banlieue new-yorkaise, s’est achevé sans résultat. C’est ce qu’a affirmé, dimanche soir, Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara, lors d’un point de presse. «Ce 5ème cycle de pourparlers s’est déroulé dans une atmosphère d’engagement sérieux, de franchise et de respect mutuel, mais chaque partie a continué à rejeter la proposition de l’autre comme base unique des négociations à venir», a constaté M. Ross. L’émissaire onusien a fait savoir que lors de la rencontre qui vient de s’achever, les parties présentes ont «présenté et discuté de façon préliminaire des idées concrètes qui seront développées» lors de la prochaine session programmée pour le mois de mars. M. Ross a rappelé que les parties se sont engagées, depuis le 3ème round, tenu en novembre 2010 à Manhasset, dans des discussions «approfondies sur des approches innovantes afin de construire une nouvelle dynamique dans ce processus, sur la base de rencontres régulières». C’est ainsi donc que s’est achevé le 5ème round de pourparlers informels, soit la neuvième rencontre entre le Maroc et le Polisario, depuis le déclenchement du processus de négociations en 2007. Le bout du tunnel paraît, selon les observateurs, encore loin, étant donné que l’Algérie et sa création le Polisario campent toujours sur la position de l’immobilisme pour entraver toute solution à ce conflit. Pour sa part, le Maroc multiplie les démarches pour pousser de l’avant le processus de négociations, faisant preuve d’esprit d’ouverture et de responsabilité. En effet, le Maroc a présenté, lors de ce dernier round, plusieurs idées concrètes pour accélérer le rythme des négociations sur le Sahara et réaffirmé sa disponibilité à trouver une solution politique à ce différend régional, sur la base de son plan d’autonomie. C’est ce qu’a indiqué, dimanche soir, Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Lors d’une conférence de presse, le diplomate marocain a souligné que ces idées concrètes «concernent le processus de négociations en cours et non la solution politique», soulignant que l’expérience des Nations Unies a «montré que quand des parties n’arrivent pas à progresser, elles ont recours à des approches innovantes» pour accélérer et faciliter les négociations. Il a ainsi évoqué l’idée de diversifier la mission de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, d’élargir la participation aux négociations, notamment aux représentants de la population des provinces sahariennes et d’examiner l’état réel des ressources naturelles de la région et la manière positive dont elle sont exploitées au profit des populations locales. «Ces trois propositions marocaines actuelles (…) sont des aspects dont la nature technique et politique est susceptible d’accélérer le processus et d’aboutir à un règlement beaucoup plus rapide qu’on l’imagine», a souligné Mustapha Naïmi, membre du Corcas (voir entretien ci-contre). M. Fassi Fihri a fait observer que ces idées innovantes concernent les conditions de la négociation, l’approche et les responsabilités de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies qui ne devraient pas se limiter uniquement aux rounds de pourparlers, mais recourir à d’autres voies diplomatiques, rencontres, visites, élargir la composition des délégations à toute partie intéressée notamment aux experts pour réaliser des progrès. Le ministre a souhaité que «les propositions de la délégation marocaine à ces pourparlers soient mises à contribution lors des prochaines étapes afin de sortir de la situation de blocage». A rappeler que la délégation marocaine à ces négociations était composée de Taïeb Fassi Fihri, Yassine Mansouri, directeur général des Etudes et de la Documentation et Maouelainin Ben Khalihanna Maouelainin, secrétaire général du Corcas.
Vers le lancement des visites familiales par voie terrestre L’émissaire onusien, Christopher Ross, a souligné, dimanche, que les parties ont décidé de rencontrer, début février, le bureau du haut commissaire pour les réfugiés, à Genève, afin de «passer en revue dans sa totalité la mise en œuvre du Plan d’action pour les mesures de confiance et d’avancer vers le lancement des visites familiales par voie terrestre» entre Laâyoune et les camps de Tindouf. M. Ross a indiqué, par ailleurs, que les parties se sont félicitées de la reprise récemment de cette opération par voie aérienne, le 7 janvier dernier. A noter que la dernière opération d’échanges des visites s’est poursuivie, vendredi 21 janvier, par l’organisation du 3ème voyage au titre de l’année 2011 et ce, de et vers la province de Laâyoune. Par cet échange, le nombre total des personnes ayant bénéficié des visites familiales depuis mars 2004 s’élève à 10.304 personnes dont 4.994 originaires des provinces du Sud et 5.310 en provenance des camps de Tindouf. |