Sans surprise, le Polisario a mis en œuvre ses menaces. Le front séparatiste soutenu par l’Algérie a pris la décision d’interdire à Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud de rejoindre sa famille aux camps de Tindouf. C’est ce qu’a affirmé, dimanche 5 septembre, cet inspecteur général de la police du Polisario. Depuis la ville mauritanienne de Zouirate sur sa route vers les camps de Tindouf, Ould Sidi Mouloud a indiqué également, dans une déclaration téléphonique à la chaîne régionale de Laâyoune, diffusée dimanche dans son journal du soir, que le Polisario a décidé de l’arrêter une fois de retour à Tindouf. «On m’a averti de l’intérieur de Tindouf que j’étais interdit d’accès aux camps et que j’allais être arrêté au cas où j’y mettrai les pieds», a-t-il affirmé. Ould Sidi Mouloud avait quitté Smara, lundi 30 août dernier, en direction des camps de Tindouf où se trouve sa famille. Il est actuellement à Zouirate en Mauritanie en attendant l’accomplissement des procédures administratives pour quitter le territoire mauritanien. La vie de ce haut cadre du Polisario est ainsi plus que jamais en danger. «La situation est devenue très périlleuse», a-t-il dit, ajoutant «ma sécurité personnelle ne dépend plus de moi tout seul, désormais c’est la responsabilité du monde entier». «Je ne demande pas l’impossible. Il s’agit d’un droit naturel qu’a tout être humain, celui qu’a un père d’être avec ses enfants», a-t-il poursuivi.
Ould Sidi Mouloud avait exprimé, le 9 août dernier, lors d’une conférence de presse tenue à Smara, sa détermination de défendre, une fois de retour dans les camps de Lahmada, quel qu’en soit le prix, la pertinence de l’initiative d’autonomie et mettre en exergue les progrès accomplis par le Maroc sur la voie du développement et de la démocratie, dans l’espoir de susciter une large adhésion des Sahraouis aux choix opérés par le Maroc. «Je supervise, de par mes fonctions, toutes les prisons de Tindouf et je ne crains pas d’y séjourner pour exprimer et défendre mes positions», avait-il soutenu.
Les observateurs de la scène politique s’attendaient à ce que l’Algérie et sa création le Polisario persécutent Ould Sidi Mouloud une fois de retour à Tindouf, étant donné que cet inspecteur général de la police du Polisario avait suscité la colère des dirigeants polisariens en se prononçant en faveur de la proposition marocaine d’autonomie et en dénonçant la répression des droits de l’Homme dans les camps de la honte. «Cette décision prise par certains s’autoproclamant porte-parole des Sahraouis donne la preuve que la population des camps est prisonnière et interdite d’expression», a-t-il souligné, ajoutant que ceux qui ont pris cette décision «travaillent au service d’agendas qui ne concernent pas les Sahraouis en premier lieu». «Toute personne a le droit d’exprimer son opinion sans porter atteinte à celles des autres», a-t-il ajouté dans sa déclaration à la chaîne régionale de Laâyoune, dimanche soir, exhortant la communauté internationale et les organisations internationales des droits de l’Homme à être de son côté, garantir sa protection en ces moments difficiles et à le soutenir pour exprimer ses opinions et rejoindre les siens dans les camps. Ould Sidi Mouloud avait souligné, jeudi 2 septembre, que les rumeurs véhiculées à propos de l’éventualité de son emprisonnement ou de la possibilité de son interrogatoire n’ébranleront en aucun cas sa détermination à poursuivre la lutte pour défendre l’Initiative marocaine d’autonomie et à retrouver sa famille.