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Sahara : Washington appuie le projet d’autonomie

La Maison-Blanche vient de manifester, par la voix de Condoleezza Rice, son intérêt au projet d’autonomie pour le Sahara marocain. Lors d’un entretien, qui s’est déroulé mardi à Washington, la secrétaire d’Etat américaine a déclaré que Washington «salue la proposition de projet d’autonomie élargie pour le Sahara». Par la même occasion, Mme Condoleezza Rice a souligné la nécessité d’établir «une coopération entre l’Algérie et le Maroc pour trouver une solution au conflit».
Dans cet entretien, qualifié de «bon» par le porte-parole du Département d’Etat, Sean Mc Cormack, il a également été question du soutien que l’Administration Bush pourrait apporter «aux parties travaillant dans le cadre d’un processus parrainé par les Nations unies pour trouver une solution qui soit équitable pour tout le monde et sur laquelle elles peuvent toutes se mettre d’accord». Même son de cloche chez d’autres responsables américains rencontrés par M. Benaïssa, dont le secrétaire d’Etat adjoint chargé des Affaires du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, et MM. Steve Hadley et Elliot Abrams, respectivement conseiller et conseiller adjoint à la Sécurité nationale.
L’appel de l’Administration Bush pour une «coopération entre l’Algérie et le Maroc» porte en soi la reconnaissance du fait que le voisin de l’Est est partie prenante au conflit autour du Sahara marocain, en dépit de sa tentative de masquer son implication directe dans ce conflit.
Constat que l’on a pu relever dans l’entretien accordé récemment par le président Abdelaziz Bouteflika à la revue «Arabies», dans lequel il a déclaré que le conflit autour du Sahara est une affaire entre le Maroc et le Polisario. Déclaration infirmée par les manœuvres menées tous azimuts par la diplomatie algérienne, mais aussi et surtout par le rapport présenté, il y a peu auprès du Conseil de sécurité, par le secrétaire général de l’ONU, dans lequel Kofi Annan appelle à des «négociations directes» entre le Maroc et l’Algérie, avec la participation de la Mauritanie, pour «trouver une solution juste, durable et mutuellement acceptable» au conflit.
Même prise de conscience manifestée par le Conseil de sécurité qui a adopté, le 28 avril dernier, une résolution accueillie favorablement par Rabat, sachant bien qu’elle préconise une «solution politique» à un conflit hérité de la Guerre froide et qu’il convient, aujourd’hui, d’enterrer à tout jamais.
Dans la foulée de ces nouveaux développements, Rabat, confortée dans sa position, poursuit son processus de consultations internes pour la finalisation d’une proposition d’autonomie élargie dans le cadre de la souveraineté territoriale du Royaume. L’accueil favorable réservé à ce projet par l’Administration américaine, entre autres pays influents comme la France, apporte la preuve de sa pertinence et de son opportunité, d’autant plus que, de l’autre côté de la frontière, le Polisario, épaulé par son tuteur l’Algérie, n’a jusqu’ici rien proposé, sinon des menaces de «reprendre les armes». Une phraséologie belliqueuse éculée.

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