Couverture

Saïd Elakhal : «Bientôt les gauchistes du 20 février seront épuisés»

© D.R


ALM: Quelle lecture faites-vous des manifestations du 25 décembre?
Saïd Elakhal : En descendant dans la rue dimanche, le Mouvement du 20 février cherchait essentiellement à défier Al Adl Wal Ihssane. L’organisation des manifestations était essentiellement pour montrer que le Mouvement a la capacité de persister sans Al Adl de cheikh Yassine. Mais, cela ne va pas durer très longtemps. Les gauchistes n’ont pas une grande capacité de mobilisation. Cela s’explique par deux principales raisons : la capacité de financement des gauchistes est assez limitée alors que la logistique demande des investissements importants. Aussi, contrairement aux adlistes, les gauchistes n’ont pas un grand nombre de sympathisants pour donner du volume aux manifestations. Bientôt, ils seront fatigués, épuisés, voire ennuyés.

Peut-on dire que le 20 février s’achemine vers la fin?
Après la défection d’Al Adl, le Mouvement du 20 février va continuer à protester dans certaines villes marocains, mais cela ne va pas durer très longtemps. Les gauchistes n’ont pas les moyens pour faire durer le Mouvement. Contrairement aux islamistes, les gauchistes ne sont pas prêts à dépenser beaucoup d’argent dans le seul objectif de garantir la survie du Mouvement. Aussi, il ne faut pas perdre de vue qu’Al Adl a un grand nombre de sympathisants. Ces derniers assistaient à tour de rôle aux manifestations. Cela permettait un peu de les soulager. Pour Annahj et le PSU, ce sont toujours les mêmes personnes qui doivent assister, alors qu’elles ont des engagements personnels et professionnels.

Les salafistes ont volé la vedette aux gauchistes d’Annahj et du PSU lors de la manifestation de Casablanca. Comment expliquez-vous cela?
Certes, la présence des salafistes a été remarquable lors des manifestations de Casablanca. D’une manière générale, je pense que la défection d’Al Adl Wal Ihssane profite aux parties qui désirent faire perdurer le mouvement de protestation du 20 février afin de servir leurs propres intérêts. Il est fort probable que des parties au sein du PJD aient demandé aux salafistes de remplir le vide occasionné par le départ des adlistes. Les islamistes du PJD ont toujours joué la carte du M20 pour faire pression. La défection d’Al Adl et la fin du mouvement de protestation ne profitent nullement au PJD. Le parti dirigé par Benkirane ne cesse de dire qu’un éventuel échec de son gouvernement aurait des répercussions néfastes sur la stabilité du pays, notamment la possibilité de changement de vocation du 20 février, à l’image de ce qui se passe dans d’autres pays. Al Adl a saisi la démarche du PJD et lui a retiré cette carte de pression.

Related Articles

ActualitéCouvertureUne

Industrie de défense : les Britanniques arrivent

Des accords avec le Maroc viennent d’être annoncés par le Royaume-Uni impliquant...

CouvertureEconomieUne

Flotte d’avions : la RAM mise sur le leasing

«Cet accord marque le début d’un nouveau partenariat entre DAE et Royal...

CouverturePolitiqueUne

Vers un code de la fiscalité des collectivités territoriales

Le ministère de l’intérieur prépare un projet à l’instar du Code général...

ActualitéCouvertureUne

Sahara marocain : Le Royaume-Uni annonce son soutien au plan d’autonomie

Diplomatie. Une nouvelle ère commence pour le partenariat entre le Maroc et...