À l’égard des banques marocaines, le ministère de l’Intérieur hausse le ton. Une lourde sanction attend les agences bancaires qui ne respectent pas les règles de sécurité. Le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, menace carrément de les fermer.
À environ une année de la signature d’une convention pour renforcer la sécurité dans les banques entre le ministère de l’Intérieur et le Groupement professionnel des banques marocaines (GPBM), l’heure est au bilan.
Mardi 5 mai, à Rabat, une réunion a été tenue sur l’évaluation de l’état d’avancement du programme de mise à niveau du dispositif sécuritaire des établissements bancaires. M. Benmoussa a noté que cette convention, signée le 12 juin 2008, entre le ministère de l’Intérieur et le GPBM, a défini avec précision les moyens et mesures de sécurité à mettre en œuvre pour assurer la protection des biens et des personnes au sein des établissements bancaires.
Le ministre de l’Intérieur a rappelé l’engagement des responsables de ces établissements, lors de la réunion du 5 janvier dernier, à réaliser le programme de mise à niveau comprenant les mesures de sûreté et de sécurité selon un calendrier bien déterminé. «Une disparité dans l’application des termes de ladite Convention a été relevée au niveau de certaines agences bancaires», souligne-t-on dans un communiqué du ministère de l’Intérieur.
En sommant les banques de la place de respecter le dispositif sécuritaire, le département de Chakib Benmoussa organisera des visites surprises sur le terrain.
Cette mission sera accomplie par les comités régionaux de suivi présidés par les walis et gouverneurs du Royaume et comprenant des représentants des services de sécurité et du GPBM.
Dès cette semaine, ces comités effectueront des tournées sur le terrain pour s’assurer que les établissements bancaires ont respecté les mesures de sécurité édictées par la convention du 12 juin 2008, selon la même source. Cette convention est relative au cahier des charges de sécurité dans le secteur bancaire. Il est question donc d’établir une cartographie des risques à travers le pays. Les agences les plus touchées par les braquages et agressions lors de ces dernières années sont dans la région du Grand Casablanca avec 37 %, suivie de Tanger-Tétouan avec 13%. En plus de l’établissement d’une cartographie des risques, la convention entend améliorer les procédures de sécurité et déployer des mesures minimales se rapportant à la protection humaine et physique grâce à des moyens de détection sophistiqués (vidéos de surveillance). Il s’agit également de renforcer la formation et la sensibilisation du personnel aux risques et mesures devant être pris face à des situations de braquages, et enfin, de réserver des espaces de stationnement.
Le dernier incident en matière de sécurité des agences bancaires remonte à deux jours seulement. Un client d’une agence bancaire à Salé a été sauvé d’une agression à sa sortie, lundi matin, de la banque grâce à l’intervention de deux policiers qui effectuaient une ronde à moto. Des tentatives qui défrayent la chronique au cours de ces deux dernières années.
Les années 2007 et 2008 ont été marquées particulièrement par des braquages de banques où les assaillants n’ont pas hésité à brandir coutelas, épées, voire des armes à feu.