Sécurité routière au Maroc : Des routes plus sûres, mais pas assez

Aziz Rabbah, le disert ministre pjdiste chargé du de l’équipement et du transport, n’a pas eu son content de satisfaction mardi à Rabat lors de la conférence de presse qu’il a donnée pour présenter le programme de la traditionnelle campagne de sensibilisation aux dangers de la route en été.

Pressé de questions à l’issue d’un exposé sur le recul du nombre des accidents, il a risqué à plusieurs reprises la sortie de route. Pourtant, le ministre et président du conseil communal de Kénitra avait toute raison d’être heureux. Selon lui, pour la première fois depuis plus d’un lustre, le sinistre trend des accidents de la route s’est infléchi.

A fin mai, a-t-il déclaré, le nombre des accidents mortels a diminué de 16,7% par rapport à son niveau de 2012, celui du nombre des tués a régressé de 15,55% par rapport à 4.200- ce qui a permis d’épargner 700 vies-, celui des blessés graves a reculé de 14,8% et celui des blessés légers de 3,8%.

Mais s’il s’est félicité de ce constat qu’il a imputé à la démarche participative qui caractérise l’action au profit des usagers de la route «du fait de l’engagement, de la coopération et de la responsabilité de tous les intervenants», il est resté assez vague sur ses causes matérielles, laissant ainsi entendre que les actions de sensibilisation, telles que les caravanes itinérantes lancées le jour même, y sont pour beaucoup. En fait, s’il n’a pas expressément expliqué l’éclaircie routière par la sensibilisation, Aziz Rabbah a très clairement indiqué son intention de creuser le sillon de la persuasion. La tenue quelques instants plus tôt du conseil du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) lui a fait déclarer avoir reçu 125 millions de dirhams pour aller dans ce sens.

Plus, a-t-il promis au secrétaire permanent du Comité en lui rapportant des propos que lui aurait tenus le chef de gouvernement sur l’importance que celui-ci «accorde à la vie des citoyens marocains» et, sa disposition à aller au-delà de ce budget si besoin est. Pour le ministre en effet, et il le dira à plusieurs reprises au cours de la réunion, «l’important n’est pas tant l’argent que la vie».

C’est également le point de vue du CNPAC qui a décidé de lancer la nouvelle campagne annuelle de sensibilisation «à un moment où 350.000 voitures de MRE sont sur les routes et où les résidents se déplacent fréquemment». Benaceur Boulaajoul, secrétaire permanent du comité, a précisé que cette action touchera une population-cible de quelque 2 millions de personnes. Evoquant son déroulé, il a annoncé la création d’espaces dédiés aux jeunes en vue de leur permettre d’intérioriser et de se familiariser avec les valeurs et les gestes de la bonne conduite.

Il a également cité l’organisation d’une campagne itinérante  au moyen de 2 caravanes de sensibilisation dans certaines villes sous le thème «Parce que la vie n’a pas de prix». Partie le jour même de Harhoura, la 1ère ralliera Agadir en passant par les villes du littoral atlantique, la 2ème rejoindra Oujda via Tanger.

Répondant à une question d’ALM se demandant s’il est vrai que comme on l’a laissé entendre c’est la faible sinistrabilité des routes de l’extrême Sud marocain qui  ont exclu ces régions de l’itinéraire des caravanes, le ministre, visiblement agacé de la malice qu’il a cru déceler dans l’interrogation, a répondu que d’autres régions ne seront pas traversées par la caravane et qu’il ne voit pas de raison à se focaliser sur une région précise.

Le centre et l’intérieur du pays non plus ne seront pas atteints par la caravane, pourquoi est-ce le seul extrême Sud qui a retenu l’attention ? a-t-il fait remarquer.