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Sida : Un remède très cher

Mille dirhams par mois, voilà ce que coûte le traitement par tri-thérapie à une personne, au Maroc, atteinte de la maladie du Syndrome d’immunodéficience acquis. Pourtant, ce coût est insignifiant par rapport aux prix pratiqués il y a quelques années. En effet, facturé auparavant à 6.500 DH par mois, le traitement tri-thérapeutique est d’abord passé à 4.000 DH, pour se stabiliser actuellement à 1.000 DH par mois. Chose qui représente un acquis remarquable que cette baisse salutaire, sachant qu’en 2001, le traitement revenait à quelque 12.500 DH par mois.
A souligner, toutefois, que 80 % des 1.438 cas en stade de maladie que recense le Maroc sont pris en charge. Un travail colossal, tout comme la baisse du prix de la tri-thérapie, dont le mérite revient à l’Association de lutte contre le sida (ALCS). En effet, cette entité s’active, avec une manifeste abnégation, afin de faciliter l’accès au traitement à tous les Marocains atteints de cette maladie. Une lourde tâche nécessitant un dur labeur et une mobilisation en continue.
Concernant les personnes qui disposent d’une couverture médicale, ou tout simplement celles qui en ont les moyens, l’ALCS fait office d’intermédiaire auprès des laboratoires pour faire l’acquisition des produits.
Cependant, la progression inquiétante de la maladie à travers le monde, ainsi que les chiffres alarmants qui accompagnent diverses statistiques, font craindre le pire. Le Maroc recense quelque 16.000 séropositifs selon les dernières statistiques. Un chiffre qui reste sujet à une augmentation, comme ça a partout été le cas. Le cas du Maroc peut même s’avérer plus grave, vu la solide chape de tabou qui enveloppe le sida. Le simple fait de parler du sida en famille suscite des rougeurs chez les uns et les autres.
Le mal du siècle dernier est, a tort, considéré comme la maladie des prostitués ou des homosexuels. À partir de ce constat, s’investir dans une vraie campagne télévisuelle relève de la fiction. Dans ce contexte, l’actuel spot dédié à la question, quoique timide, est à considérer comme une grande avancée en matière de sensibilisation. Toutes ces données nous amènent à faire des prévisions catastrophiques quant à la prolifération de la maladie. La tempête s’annonce d’autant plus tumultueuse que l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis aurait un effet suramplificateur sur le prix des produits pharmaceutiques. Le prolongement de la période de protection des brevets compliquera l’accès aux médicaments génériques, mis à disposition à moindre coût.
Une flambée des prix de la tri-thérapie, conjuguée à la progression du nombre de malades et au niveau de vie des Marocains, ne peut augurer rien de bon. Déjà, un budget mensuel de 1.000 DH par mois pour se faire traiter n’est pas du ressort de la majorité des Marocains. On imagine mal le scénario d’un débordement, à même de ne plus être en capacité de prendre en charge les personnes nécessiteuses. D’où l’urgence de mettre en place un dispositif susceptible de faire face à la situation, dans lequel figurerait l’application, qui tarde, de l’Assurance-maladie obligatoire.

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