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Tajeddine El Housseini : «Le Maroc n’est plus écarté ni épargné des évolutions que connaît le Sahel»

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ALM : Lors d’un débat au Conseil de sécurité sur la stabilité de la région du Sahel, un appel a été lancé à l’ensemble des Etats concernés pour «approfondir» leur coopération dans le domaine de lutte anti-terroriste alors qu’il y a un peu plus d’un an, l’Algérie avait exclu le Maroc d’une réunion portant sur le même sujet. Quelle lecture faites-vous de cela ?
Tajeddine El Housseini : Il faut dire que la position algérienne a évolué. Au-delà des recommandations de l’ONU, on assiste, depuis quelques semaines déjà, à une réelle volonté d’intégrer l’ensemble des pays de la région dans la garantie de la stabilité. Dans ce sens, il faut noter qu’après la chute du régime de Mâamar Kadhafi en Libye, une quantité non négligeable d’armes lourdes circule et les prises d’otages dans le Sahara se multiplient. L’Algérie est très touchée par cela. Sa stabilité «provisoire» ne peut pas durer sans conjugaison d’efforts avec le reste des pays, notamment avec le Maroc qui est un acteur majeur qu’il ne faut pas exclure.

 On comprendrait donc que l’Algérie ne pourra plus faire cavalier seul dans la lutte anti-terroriste comme c’était le cas dans le passé ?
Tout a fait. L’Algérie a compris cela et on assiste aujourd’hui à un changement de position qui est primordiale pour la stabilité de l’ensemble des pays de la région. Ce changement se traduit clairement par les  échanges récents entre le Maroc et l’Algérie en matière de sécurité. Le Maroc n’est donc plus écarté ni épargné des évolutions que connaît le Sahel, puisque tout évènement peut engendrer des dégâts sur tous les pays de la région.

Les violences que vit aujourd’hui le nord du Mali joue amplement en faveur de l’Aqmi. Pensez-vous que cet «appel à la coordination des efforts» changera réellement les choses ?
Le Mali n’est pas le seul pays où l’Aqmi accentue sa présence. Elle est présente au Sahel comme au Maghreb. Il ne faut pas oublier que le Sahara constitue un endroit idéal pour la propagation de l’influence de l’Aqmi. Quand on parle d’actes terroristes, la question des frontières ne doit pas se poser, c’est la stabilité de tous les pays de la région qui est menacée. D’ailleurs, je suis convaincu que les otages pris en Algérie ont été transférés vers un autre pays du Sahel.  Les activités de l’Aqmi sont en expansion. Ceci est dû, non seulement à la question des armes lourdes en provenance de la Libye mais également à la non coordination des efforts pour la lutte contre le terrorisme. Aujourd’hui avec la prise de conscience chez l’Algérie de l’importance de l’intégration des différents acteurs d’un côté et l’implication des Nations Unies d’un autre, vont faire évoluer davantage les choses et contrer cette expansion des activités de  l’Aqmi.

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