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Tajeddine Husseini : «Combattre le terrorisme est une affaire qui a un caractère global»

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ALM : Comment expliquez-vous l’absence de l’Algérie à cette réunion?
Tajeddine Housseini : L’Algérie joue un double jeu. D’un côté, elle est prête à coopérer avec les USA et l’organisation sécuritaire Africom. De l’autre, elle considère que la lutte contre l’Aqmi est l’affaire des seuls pays du Sahel et ne souhaite pas l’implication de pays qui y sont étrangers. Et la position de l’Algérie excluant le Maroc du Sahel est abusive et incompréhensible. La non convocation du Maroc lors de la précédente réunion à Tamanrasset (sud de l’Algérie) où ont participé les états-majors des armées du Mali, du Niger et de la Mauritanie, ainsi que cette non participation de l’Algérie à la récente réunion à Bamako obéissent à cette même logique contradictoire et incompréhensible de l’Algérie. Cela relève du summum de l’extrémisme de la junte militaire algérienne qui refuse systématiquement toute présence du Maroc dans ce genre de rencontres et qui adopte une position rigide par rapport au Sahara marocain la dictant aux politiques algériens.

Quel est le danger de l’Aqmi ?
L’argent est le nerf de la guerre et pour financer sa guerre l’Aqmi est entrée en coalition avec les trafiquants de drogue, elle multiplie les prises d’otage, les demandes de rançon, les taxes pour les passages des contrebandiers , le piratage… Ainsi le statut et les données de cette région offrent un terrain propice au renforcement de l’Aqmi.

Comment combattre le terrorisme ?
L’Algérie et le Maroc doivent mettre main dans la main. Ces deux pays constituent les principaux axes dans le combat contre l’Aqmi. Le règlement du problème du Sahara est la principale solution face à cette ambiguïté des frontières qui constitue le terrain de l’Aqmi aussi bien au niveau de l’Algérie, de la Mauritanie que des pays du Sahel. Il faut une véritable volonté politique de la part de l’Algérie , pour créer le grand Maghreb et accepter le principe d’autonomie. Ainsi une grande partie des problèmes de cette région pourra être réglées. Aussi toute intervention individuelle par une superpuissance peut porter atteinte à la souveraineté du pays. Et c’est justement, la souveraineté qui est la ligne rouge à ne pas dépasser. La meilleure des solutions réside dans une intervention à travers le Conseil de sécurité car il est le seul qui dispose à la fois du pouvoir politique et exécutoire. Malheureusement, ce dernier a les mains liées à cause du droit de veto des cinq super-puissances.

Comment analysez-vous le refus de l’Algérie de l’intervention de pays étrangers dans la lutte contre le terrorisme ?
Le soutien des pays disposant de moyens financiers et logistiques dans le combat contre le terrorisme est une nécessité. Désormais combattre le terrorisme est une affaire qui a un caractère global, l’échange des informations notamment avec les pays puissants est indispensable. Sachant que les pays du Sahel , la Somalie, le mali souffrent de la fragilité du pouvoir central, ces pays sont incapables de gérer tous seuls cette situation. Leur recours à l’intervention des organisations internationales notamment l’ONU ou à l’aide financière et logistique de pays concernés tels que l’Espagne et la France s’avère justifié. Des pays ont choisi de collaborer avec l’Otan, d’autres avec des organisations régionales de l’UE. Mais, il faut surtout faire en sorte qu’il ait une coordination entre tous les pays de la région sans l’exclusion d’aucun.

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