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Timitar : Un phénomène de masse

ALM : La 2ème édition de Timitar a-t-elle atteint déjà les objectifs escomptés ?
Brahim El Mazned : Le résultat était même au-delà de nos attentes. La grande esplanade, qu’est la Place Al Amal, a drainé le jour de l’ouverture du festival, environ 50.000 spectateurs, ce qui représente un record exceptionnel. Au-delà des chiffres, il y a cette fête qui a été une forme d’extase, où s’est opérée une grande communion entre artistes et public, qui a chanté en français avec Ismaël Lô, en tachelhit avec Oudaden, et en arabe avec Nass El Ghiwane.  En dehors de la Place Al Amal, il y a d’autres sites qui ne désemplissent pas: le Théâtre de Verdure, la Place Bijaouane, avec environ 15.000 spectateurs qui sont venus découvrir, ou redécouvrir, la scène hip-hop nationale, avec le groupe soussi AMARG Fusion.
Cette dynamique qui s’est installée a bénéficié également aux acteurs économiques de la ville et régions. Hôteliers, restaurateurs, transporteurs et autres y ont trouvé leur compte.
 
Qu’est-ce qui se trouve derrière cette ruée publique inégalée?
Une programmation, cela nécessite une réflexion sur le public et le territoire sur lequel il a lieu. Ayant une sensibilité à la dynamique culturelle de la région, et ayant donné place à l’artiste amazigh, connu et moins connu, et ayant invité des artistes internationaux, des célébrités et des nouveaux leaders de la World music, "Timitar" a pu non seulement séduire mais aussi et surtout fidéliser un public qui ne s’est pas trompé de chemin en allant, l’année dernière au festival. Cette année, il est revenu en plus grand nombre mais surtout avec une présence régulière et dans une démarche de fête et de partage.
 
Qu’est-ce qui explique l’intérêt médiatique, national et étranger, suscité par "Timitar"?
Ce qui intéresse les médias étrangers, c’est cette dimension actuelle qu’a prise le festival. Mais au-delà des médias, cette édition est marquée par la présence de beaucoup de personnalités des milieux de la World music. Je pense, entre autres, au directeur de la programmation musicale du Festival du Théâtre de la Ville (Paris), au directeur de la Maison de la culture (Pays-Bas), au directeur du Festival Mercat de la Musica de Vic (Espagne), le directeur des affaires culturelles de la Mairie de Barcelone…
Le fait que "Timitar" ait donné une place à la musique amazighe, tout en étant sensible à d’autres univers musicaux (jazz, rap, hip-hop) et à la création musicale, a suscité un intérêt remarquable à l’étranger.
 
Vous avez été à l’origine de la création de deux projets artistiques. Selon vous, la production est-elle également votre cheval de Troie?
 Il est facile de faire une programmation en achetant des concerts à des catalogues de managers européens ou américains, mais mon désir était que "Timitar" soit porteur de projets de création artistique et d’accompagnement des artistes. C’est pour cela que nous avons opté pour deux projets cette année: le premier dans le domaine du jazz, et le deuxième autour du hip-hop.

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