ALM : Comment est venue l’idée de manifester à Paris ?
Mohamed Zaroualet : Il faut dire que le premier sit-in, le 11 juin, devant l’ambassade algérienne à Paris a été tenu de manière spontanée et avait regroupé les présidents de quelques associations marocaines. Nous avions besoin de plus de temps pour la coordination et c’est ce que nous avions réussi pour la manifestation du 18 juin, car nous étions parvenus à contacter toutes les associations installées à Paris et en banlieue. Nous avions dû arrêter notre liste le 16 juin pour nous retrouver, deux jours après, avec 200 manifestants.
Que prévoyez-vous comme actions dans les jours qui viennent ?
Laissez-moi vous dire d’abord que c’est la première fois que nous avons réussi à réunir toutes les associations marocaines en France malgré leurs divergences politiques ou confessionnelles. Tout le monde était réuni autour de notre première cause nationale et nous avons prouvé que ce qui touchait le Maroc ne saurait laisser indifférents nos compatriotes expatriés. Nous avons constitué un collectif des associations marocaines en France dans le seul but de défendre notre Sahara.
Cela dit, notre collectif reste ouvert à tout le monde et nous resterons mobilisés derrière Sa Majesté le Roi que ce soit pour le processus de construction démocratique ou la défense de nos valeurs et notre cause nationale.
Des manifestants non Marocains ont pris part à la manifestation de la Bastille. Comment sont-ils impliqués ?
Ce sont des gens qui gardent de solides liens avec le Maroc ou qui ont été sensibilisés au sort de nos compatriotes détenus à Tindouf. Je pourrais citer, entre autres, la présence effective de l’Association «Nés au Maroc» qui regroupe des citoyens de confessions musulmane et juive nés au Maroc et qui restent attachés au pays et à ses fondements.
Nous avons en plus été agréablement surpris par la discipline et le sang-froid des manifestants qui ne sont pas tombés dans le piège de quelques fonctionnaires de l’ambassade algérienne qui ont voulu les provoquer. Exemplaire aussi a été le comportement des forces de sécurité françaises. Je me rappellerai toujours de la mine de ce sexagénaire algérien quand un manifestant lui a rappelé tout ce que le Maroc avait fait pour l’Algérie lors de la lutte pour l’indépendance.
Comment jugez-vous la position marocaine au sujet de la visite du Premier ministre Ouyahia ?
Pour moi, comme pour la majorité des Marocains en France, c’est une position courageuse. Pour la première fois, on passe de la défensive à l’offensive, mais de manière diplomatique et sereine.