A elle seule, l’histoire, plutôt longue, de l’UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) renseigne à plus d’un égard sur le véritable imbroglio dans lequel la centrale se trouve actuellement.
Créée le 20 mars 1960 par les membres du parti de l’Istiqlal, elle est issue d’une scission au sein de l’Union marocaine du travail. Elle a d’abord été dirigée par le défunt Hachem Amine avant que « sentant qu’une conspiration la guettait, l’Istiqlal a pris le contrôle et désigné, en 1965, Abderrazak Afilal à sa tête », nous déclare Mohamed Larbi Kabbaj, parlementaire UGTM. Le très controversé personnage est depuis le secrétaire général de l’UGTM. Dans son organisation interne, l’UGTM est formée d’un bureau exécutif, actuellement composé de 25 membres. Le nombre des membres avait « la particularité d’être d’une grande élasticité, au gré de l’humeur du secrétaire général qui, agissant en véritable dictateur et en infraction des statuts et règlements de l’instance, le faisait et le défaisait, renvoyant des membres et en recrutant d’autres en fonction de ses intérêts », explique Mohamed Zaynabi, membre du même bureau.
Autres instances de décision, le comité central, composé de 150 membres, l’assemblée générale, formée notamment des secrétaires des unions régionales et locales, les secrétaires généraux des fédérations et des syndicats et le secrétariat permanent chargé de la gestion au quotidien de la centrale. Si le congrès de l’UGTM devait de se réunir une fois tous les quatre ans, il n’aura tenu en réalité, en quarante-cinq ans d’existence de la centrale, que 8 réunions. Pour M. Kabbaj, les différents reports qui ont marqué la tenue de ces congrès tenaient à des circonstances exceptionnelles, liées notamment à la conjoncture politique du moment, Zaynabi, lui, affirme que c’est le système imposé par Abderrazak Afilal qui en était la cause.
Assez paisible, à l’image même du parti dont la centrale est la courroie de transmission, la marche de l’UGTM a également a été assez visible.
L’UGTM est fortement présente dans les secteurs de l’enseignement, l’agriculture, l’industrie, les mines et les services. D’elle dépend une organisation spécialisée qui s’occupe du secteur de la jeunesse active appelée Jeunesse Ouvrière. Au Parlement, et comptant quatre conseillers, l’UGTM occupe la troisième position en terme de représentativité syndicale, derrière la CDT (Confédération démocratique du travail) qui compte 12 conseillers et l’UMT qui en compte 7. L’UGTM occupe le poste de vice-président de l’Organisation africaine du travail dont elle fut parmi les premiers fondateurs.