Castel, Lagardère, Fiat, Auchan…etc. La liste est longue. L’histoire des entreprises familiales aboutit souvent à ce choix cornélien: racheter ou être racheté. L’alternative, c’est de faire partie d’un grand ensemble, de se diversifier, si l’on dispose des moyens. Le groupe Lagardère SCA, fondé par le «chevalier basque» Jean Luc Lagardère, aujourd’hui important composant d’EADS, dans le tour de table de l’avionneur européen Airbus, et acquéreur entre autres du pôle édition de Vivendi Universal, du club de foot Matra Racing, a bien démontré cette vérité qui fait fi du nationalisme et des frontières. Déjà, dans les années 70, l’Italie entière s’était émise à ce que le «prince» Agnelli, fondateur de la marque Fiat et père de l’industrie de son pays, pactise avec le «diable», l’ex-URSS. Trente ans plus tard, le groupe, miné par la crise, scellait ses destinées avec General Motors, dans une relative indifférence. Car, c’est devenu une règle, toute entreprise familiale qui progresse tombe dans le gigantisme avec toujours la même question : racheter ou être rachetée. Une trajectoire identique pour Auchan dont le fondateur, Gérard Mulliez, a ouvert son premier magasin sur une surface de 600 m2 dans une usine désaffectée dans les années 30. En 1967, l’ouverture du premier hypermarché «Discount» à Ronco/ Tourcoing, suivi, deux ans plus tard, du premier centre commercial, allait sonner l’internationalisation. Ce sera d’abord l’Espagne dans le début des années 80 puis, le rachat de Docks de France en 1996. Le groupe devient l’un des premiers distributeurs européens et s’implante en Pologne, au Luxembourg. Aujourd’hui, le groupe, mondialisé, présent au Maroc, s’est implanté jusqu’en Amérique du Sud et en Chine. Le cas de L’Oréal, jusque-là indépendant dans un environnement plutôt favorable à la fusion acquisition est exceptionnelle. Le groupe est resté fidéle à son fondateur, Eugène Sceller, qui pensait dépasser un modèle purement économique basé sur le profit. Un romantisme bien coté chez les partisans du développement durable mais qui est hélas peu partagé. Au Maroc, marché encore peu ouvert et dont l’économie est encore abritée par les paravents douaniers, la règle ne s’applique pas encore. Mais, les signaux de regroupement ont commencé depuis longtemps, à l’image du groupe Zniber, qui compte plusieurs alliances dans son domaine d’activité.