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Un diplomate hollandais au Sahara

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Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU a fini par nommer un représentant personnel au Sahara. M. Peter Van Walsum succède à Alvaro De Soto qui avait passé une courte période à ce poste après la démission de James Baker.
Peter Van Walsum, diplomate néerlandais, représentait son pays aux Nations unies. Sa mission sera d’essayer de pousser les parties concernées par le conflit autour du Sahara marocain à la recherche d’un consensus pour aboutir à une solution politique négociée comme le souhaite l’ONU qui renouvelait un tel vœu en avril dernier avec l’adoption de la résolution 1598.
Dépeint comme étant un fin diplomate, il devra se rendre dans la région prochainement pour essayer de débloquer une situation qui coince depuis que Baker a claqué la porte et que son successeur, le Péruvien Alvaro de Soto, a jeté l’éponge après quelques mois seulement au poste de représentant personnel de Kofi Annan. La nomination de Van Walsum a déjà été saluée par le Maroc. Le représentant permanent du Royaume à l’ONU, Mohamed Bennouna, a loué la grande expérience du nouveau représentant de Kofi Annan affirmant que cette nomination était la « bienvenue » pour des efforts qui viseront à déboucher sur une solution négociée, mais qui ne saurait remettre en cause l’intégrité territoriale du Maroc.
L’Espagne a également réagi de manière favorable se disant «satisfaite» de cette nomination après un long vide qui aurait pu raviver, dangereusement, les tensions. Van Walsum semble être la personne indiquée pour faire bouger le dossier du Sahara Marocain. Son nom circulait depuis plusieurs jours et sa nomination, selon des sources proches du dossier, aurait été précédée par des tractations entre les parties concernées. La dernière visite de Moratinos en Algérie aura été une occasion d’évoquer le sujet même si l’Algérie tablait sur un autre nom, celui de Colin Powell. L’ex-chef de la diplomatie américaine, en plus, aurait décidé de s’offrir une année sabbatique. Ces mêmes sources ajoutent que l’Algérie était plutôt pour Powell au moment où le Maroc avait des réserves formulées en leur temps. A en croire des spécialistes de la question du Sahara Marocain, Van Walsum sera soutenu dans ses efforts par l’Espagne, la France et les Etats-Unis, trois pays impliqués dans ce conflit. Reste alors à clarifier les positions de l’Algérie et du Polisario. Ces deux derniers n’auront pas du tout facilité la tâche à Alvaro De Soto qui, rappelons-le, n’a jamais été reçu ni à Tindouf, ni à Alger. Seuls les responsables marocains avaient établi un contact direct avec lui et à leur tête Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui l’avait reçu. L’homme est parti avec beaucoup d’amertume avant de se voir confier un nouveau poste onusien au Proche-Orient pour superviser le retrait israélien de Gaza.La nomination de Van Walsum arrive quelque trois mois avant la publication d’un ultime rapport de Kofi Annan et la fin du nouveau mandat de la Minurso. L’homme dispose de très peu de temps pour entreprendre des contacts avec le Maroc, l’Algérie, le Polisario, mais aussi la France et l’Espagne. L’Algérie avait accusé Madrid, à propos à peine voilés, de penchants pro-marocains dictés par des considérations économiques.
Van Walsum, présenté comme un fin diplomate d’une grande expérience, devra initier un dialogue entre les parties concernées par le conflit autour du Sahara marocain. Cela pourrait se concrétiser, avancent plusieurs sources, par des négociations directes entre le Maroc et le Polisario. De toutes les manières, des «pressions» internationales seraient de la partie pour aller dans ce sens. Il y a quelques semaines, c’est la France, par exemple, qui affirmait qu’un règlement acceptable pour tous devrait passer par un dialogue direct entre le Maroc et l’Algérie.
Le dernier plan Baker proposait une phase transitoire de cinq ans d’autonomie du Sahara avant la tenue d’un référendum. Proposition rejetée par le Maroc qui tient à un règlement dans le cadre de l’ONU, mais de manière à ce que cela se fasse dans le respect de son intégrité territoriale. D’ailleurs, le Maroc est en train de mettre en place les jalons d’une régionalisation qui permettra une large autonomie aux régions marocaines du Sud. Plusieurs voix ont vu dans cette voie la meilleure des issues à un conflit qui n’a que trop duré.
Le Polisario et l’Algérie, qu’arrangeait le dernier plan Baker, avaient fait part de leur « déception » après la démission de ce dernier et avaient essayé de faire porter le chapeau au Maroc. Le Polisario a même, à plusieurs reprises, menacé de reprendre les hostilités et remettre en question les accords d’Houston. Des gesticulations qui n’ont pas fait avancer les choses d’un iota.
Aujourd’hui, c’est Peter Van Walsum qui aura toujours les projecteurs braqués sur lui. L’homme est doté d’une solide expérience. Retraité du ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas après 19 ans de service, il ira représenter son pays à l’ONU. C’est ce diplomate qui présidera le Conseil de sécurité, mais aussi la commission des sanctions contre l’Irak pendant deux ans.
Pourra-t-il aider les parties concernées à se mettre d’accord autour d’une issue, là où a échoué James Baker après sept ans au poste ? L’espoir est permis. Et tout dépendra de la volonté de l’Algérie et du Polisario qui devraient arrêter de se voiler la face.

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