"Nous vous déclarons une guerre sans merci juqu’au nettoyage complet et nous allons délivrer le peuple (…) de Mohammed VI", annonce le "Groupe islamique Tawhid et Jihad au Maroc", même dénomination que portait le groupe d’Abou Moussab al-Zarqaoui en Irak avant de se transformer en branche d’Al Qaëda.
Interrogée par l’AFP, une source sécuritaire a affirmé "n’accorder aucune crédiblité" à ce texte daté du 5 novembre et signé d’Abou Mohammad al Maghribi du "bureau d’information" de ce groupe.
"Il s’agit d’une plaisanterie, ces gens n’existent pas", a ajouté cette source.
En revanche, le quotidien Aujourd’hui le Maroc (indépendant) faisait sa Une vendredi avec: "Maroc: les menaces d’al-Qaëda se précisent".
Le communiqué a été reçu par l’organe du PPS (gauche) mais n’a pu être authentifié. Interrogé par l’AFP, Abderrahim Mahtade, qui dirige Annassir, une association de soutien aux prisonniers islamistes, a affirmé "ne pas avoir jusqu’à présent entendu parler de cette organisation, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’existe pas".
Selon M. Mahtade, il y a actuellement 2.500 détenus islamistes dans les geôles du royaume, dont une centaine qui a combattu ou s’est entraînée en Afghanistan. La majorité des condamnés sont accusés d’appartenir à la Salafiya al Jihadia ou au Groupement islamique des combattants marocains (GICM), mouvance islamiste violente au Maroc.
Le "groupe islamique Tawhid wal Jihad du Maroc" félicite par ailleurs "ses frères moujahidine en Mésopotamie" d’avoir condamné à mort les deux employés de l’ambassade du Maroc à Bagdad car, prétend-il , "ils ont rejoint le clan des apostats sous le drapeau d’un gouvernement vendu qui n’applique pas les lois divines".
Les deux Marocains, Abderrahim Boualem, 55 ans, chauffeur, et Abdelkrim Mouhafidi, 49 ans, agent d’entretien, ont été enlevés le 20 octobre alors qu’ils revenaient d’Amman où ils s’étaient rendus pour percevoir leur salaire.
La branche irakienne d’al-Qaëda a annoncé avoir décidé de les tuer estimant qu’ils étaient "sans l’ombre d’un doute des partisans des tyrans et des membres du régime apostat du Maroc".
Le 30 août et le 12 octobre, le groupe islamiste du Tawhid wal Jihad marocain avait menacé de mort un enseignant de Kénitra (nord) lui reprochant ses "attaques" contre l’islam et les dirigeants d’Al Qaëda publiées dans Al Ahdath Al Maghribia, un journal marocain proche des socialistes.
Les courriels adressés à Saëd Lakhel, enseignant dans un lycée de Kénitra et auteur de plusieurs essais, notamment sur le mouvement islamiste marocain, étaient signés d’Abou Jihad Al Maghribi.
"Nous t’appelons au repentir car il s’agit du dernier avertissement", et "sache que nos sabres t’atteindront un jour ou l’autre", dit le texte.
Le texte reproche notamment à Saëd Lakhal d’avoir "déclaré la guerre contre les grandes figures des musulmans comme le cheikh (…) Oussama Ben Laden et son compagnon de route le moujahid Ayman Al Zawahiri" et de publier ses textes "empoisonnés".