Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé dimanche un message à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’Homme dont la lecture a été donnée par SAR le Prince Moulay Rachid. L’allocution constitue par son contenu, son originalité et sa solennité, une véritable révolution démocratique. D’ailleurs en confiant à SAR le Prince Moulay Rachid la lecture de ce message et ce dans un lieu prestigieux comme l’Académie du Maroc, Sa Majesté le Roi a tenu à donner à cet avènement une connotation particulière. Le Prince Moulay Rachid a, pour sa part, souligné dans son introduction l’importance de l’allocution royale… Dans ce message, le Souverain annonce la création de l’organe «Diwane Al Madahalim» qui est une institution d’intermédiation chargée de traiter les plaintes et les doléances des citoyens. Elle sera le recours de tous qui s’estiment lésés par l’administrativement ou autre organisme public. Une institution qui vient conforter les appareils déjà en fonction comme la Conseil constitutionnel des droits de l’Homme. Un domaine qui relève des prérogatives royales comme le souligne le Souverain au début de son allocution: «Ainsi nous consolidons les organes chargés, sous notre protection, de redresser les iniquités, de faire valoir les droits et de sauvegarder les libertés, autant de missions qui comptent parmi les devoirs les plus sacrés du Roi, Amir Al Mouminine». Ce faisant et comme l’a rappelé le Souverain la création de «Diwane Al Madhalim» n’est nullement une nouveauté dans la tradition marocaine puisque les ancêtres de Sa Majesté le Roi ont toujours tenu à s’entourer de ce genre d’organe. Des institutions qui avaient pour charge de tenir informés les Rois des injustices et des abus imputables aux responsables de l’administration. C’est donc une gouvernance de proximité qui permet de tâter le pouls du peuple avec un rythme réel comme l’a si bien défini le Souverain : « …En créant l’institution » Diwan Al Madhalim », nous conférons une autre portée tangible à notre concept de l’autorité fondé sur la nécessité pour celle-ci d’être une autorité de proximité, au service du citoyen et du développement, attachée aux règles de primauté du droit et de l’équité» Ainsi le concept de l’autorité prend toute sa dimension humanitaire et non seulement discrétionnaire avec l’instauration de cet organe d’intermédiation que l’on peut qualifier de juge entre le citoyen et l’administration de quelque nature qu’elle soit. Pour ce faire elle doit être en dehors de toute influence donc entre les mains du Souverain qui en est le seul garant quand il ne délègue pas ses pouvoirs. Diwan AL Madhalim ressemble donc aux institutions contemporaines des droits de l’Homme avec la spécificité marocaine et les valeurs de la société musulmane. Le Souverain en a fait un trait d’union entre la tradition et la modernité dans le traitement des problèmes des droits de l’Homme en soutenant que «Cette voie qui incite à s’inspirer des desseins de notre Chariâa islamique généreuse et tolérante, de nos traditions et des valeurs de notre civilisation, pour trouver des réponses marocaines à des préoccupations marocaines, ne nous a pas empêché de nous ouvrir sur les nobles idéaux du patrimoine humain commun et de tirer parti de l’expérience des institutions similaires dans les systèmes contemporains». S.M. le Roi a précisé que cette institution disposerait des délégués auprès du Premier ministre et des ministres et aura dans l’avenir des délégués régionaux et particuliers. Cette institution aura aussi la force de proposition pour la réforme de la législation, de l’adminisstration et de la justice. C’est dire combien le Souverain veut conférer à Divan Al Madhalim toute son autonomie et son indépendance pour qu’elle développe ce concept de citoyenneté à même de concilier le Marocain avec l’administration. Si l’institution de «Diwan Al Madahalim» est un avènement majeur, le discours royal s’étend sur des portées tangibles en apportant des éclairages pertinents sur la notion de la protection des droits de l’Homme, sur le nouveau concept de l’autorité et celui de la citoyenneté. L’institution de «Diwan Al Madalhime»