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Un nouveau défi pour le pays

Ils passaient presque inaperçus il y a quelques années. Ils sont aujourd’hui perçus d’un nouveau regard. Celui d’une prise de conscience collective de la nécessité de trouver une solution en profondeur à une plaie hideuse, défigurant le visage d’une société connue pour ses valeurs de solidarité et d’entraide. Les enfants des rues, les enfants maltraités, les enfants exploités, ne sont plus cette plaie purulente que l’on cache sous des dehors arrangés, sans pour autant en atténuer les relents. Le Maroc, signataire de la convention internationale des droits de l’enfant, pays actif dans le soutien à l’action de l’Unicef, notamment à travers l’Association marocaine de soutien à l’Unicef présidée par SAR la princesse Lalla Meryem, a levé le voile sur ce tabou. Des enfants marocains sont maltraités. Des enfants marocains sont exploités de diverses façons, y compris sexuelle. Des enfants marocains sont spoliés de leur droit élémentaire à vivre une enfance saine. Mais, la société marocaine en a conscience et, au-delà des statistiques officielles qui peuvent prêter à débat, oeuvre à éradiquer ce fléau. La prise de conscience a été brutale. Un électrochoc qui a réveillé toute une nation. A la « faveur » d’un fait divers de prostitution de mineure qui avait permis à la presse de sauter le pas et d’étaler à la une, reportages et photos à l’appui, ce mal qui menaçait de détruire en profondeur l’ensemble du tissu social. Le doigt était mis sur la plaie. Des associations et ONG ont pris le relais, multipliant études et rencontres sur la question et initiant des actions concrètes sur le terrain qui, pour certaines, ont porté des fruits au-delà des attentes. L’Observatoire des droits de l’enfant et le parlement de l’enfant se sont inscrits dans cette dynamique, chapeautant au niveau national les efforts ponctuels menés par les associations et conférant par la même un caractère public à la question. C’est sans doute ce qui a permis à des organisations internationales comme le FNUAP de prendre part à cet effort national. Le débat autour des petites bonnes maltraitées fut pour la première fois porté à l’intérieur même de la structure familiale à travers la campagne de sensibilisation diffusée par la télévision nationale. Il en fut de même pour la scolarisation de la petite fille rurale, pour la prévention de l’usage des drogues chez les mineurs etc. Les résultats sont peut-être minimes face à l’ampleur du fléau. Le chemin est certes long et jonché de pesanteurs pudiques et autres considérations religieuses, mais le bout en sera certainement vu un jour. Le mal, désormais reconnu et diagnostiqué, peut être traité. Déjà des associations comme «Bayti» ou «l’heure joyeuse» ont réussi la réinsertion sociale de centaines de mineurs en difficulté. L’espoir est permis.

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