L’aménagement d’une ville, son schéma directeur, ses plans d’extension… cela ne peut se concevoir sans qu’il y ait une unité administrative de la cité. Le constat est clair et les expériences du passé, avec l’actuelle charte communale, ont démontré si besoin en est que rien, absolument rien ne peut se faire correctement si la ville est administrativement divisée…
On a eu à assister à des scènes où on ne pouvait ne pas s’indigner. Un accident de la circulation à Casablanca entre deux communes urbaines qui se rejetaient la responsabilité quant à l’obligation d’intervenir. On a toujours les cas de boulevards dont une partie est éclairée alors que l’autre ne l’est pas, parce que chacune des deux parties est du ressort de l’une des deux communes… Cela a créé des problèmes pour le moins absurdes. Alors que l’on s’attendait à une ville rationnellement gérée, avec les délégations de pouvoir nécessaires et les réglages territoriaux qui s’imposent. Il est clair que le payasage institutionnel local est complexe, et ce n’est pas une particularité marocaine. L’évolution de l’organisation administrative locale doit tenir compte de plusieurs facteurs à la fois, avec pour maître mot l’unité de la ville.
Une unité qui n’exclut pas la consolidation de la décentralisation avec son corollaire, la délégation des pouvoirs. La décentralisation doit permettre de redistribuer les pouvoirs, les compétences et les moyens au profit des collectivités territoriales, dont la région alors érigée en collectivité de plein exercice. Les collectivités locales doivent s’investir pleinement dans les compétences qui leur ont été dévolues, plus rapidement, plus efficacement et à moindre coût mieux que l’Etat n’aurait pu le faire. Libérées, les initiatives locales se sont développées dans tous les domaines ouverts à la démocratie de proximité. C’est dans cet état d’esprit que le législateur a pris acte des dysfonctionnements de la charte actuelle en matière de démocratie locale et a redonné à la ville son âme. Une âme qui n’est autre que son unité. Maintenant, reste à voir comment vont être gérés les rapports entre les diverses communes, tels le cas de la ville de Rabat et sa commune de Mechouar, dont le statut reste particulier, les syndicats intercommunaux… Des volets que la nouvelle charte avait à régler, surtout avec la suppression des communautés urbaines…