Depuis des années, l’Union socialiste des forces populaires est devenue incontournable dans la vie politique marocaine. Plus, aujourd’hui, le parti se trouve à la tête du gouvernement et dirige ainsi la première expérience de l’alternance. Sur la position que le parti occupe dans le champ politique marocain, il est sûr qu’il se place à la tête des forces de la social-démocratie. L’accord conclu entre le PPS, le PSD et auquel l’USFP s’est joint en est l’illustration.
Dans ce cadre, Mohamed Elyazghi, le premier secrétaire adjoint du parti, et dauphin depuis toujours du premier secrétaire, a explicité l’apport et les objectifs de son parti dans un texte publié par le journal Al Ittihad Al Ichtiraki.
Il a écrit notamment que « la réforme n’est pas la multiplication de textes constitutionnels pour remplir les casiers des bibliothèques, mais le travail permanent pour activer le système politique afin qu’il réponde aux aspirations du peuple qui aura ainsi le droit de participer à la gestion des affaires de son pays. Le renouveau n’est pas la sacralisation des textes aussi prometteurs soient-ils. Aussi démocratiques soient-ils. »
Partant de ces postulats, l’USFP a élaboré sa ligne de conduite actuelle pour débloquer la situation politique et aller de l’avant. En étant fidèle aux normes de la social-démocratie et aux spécificités du pays.
Aussi, est-il important de relever que les choix de rapprochement de l’USFP aujourd’hui ne sont pas dictés par de simples considérations factuelles. Mais bien plus. Il s’agit d’un positionnement à même de redessiner les alliances et faire en sorte qu’il ait les ruptures qu’il faut avec des alliés pas toujours avenants, mais sans insulter l’avenir.
« Les usufruitiers ont rouvert à l’occasion de leur cinquième congrès le débat sur la Constitution pour demander à ce que chaque institution ait les prérogatives nécessaires pour son bon fonctionnement dans le cadre de la monarchie constitutionnelle », ajoute-t-il. Quant aux alliances futures, l’USFP n’évacue aucune possibilité du moment qu’elle ne nuise pas à sa réputation et qu’elle ne l’entraîne pas dans des engrenages inextricables politiquement.
Dans ce sens, les propos de M. Elyazghi prennent toute leur signification lorsqu’il dit que la philosophie de l’USFP en matière de réforme se base sur l’accumulation, la proximité et la poursuite des efforts jusqu’aux objectifs escomptés.Cette position n’est tout de même pas partagée par l’ensemble des acteurs se réclamant de la mouvance usfpéiste. C’est le cas, par exemple de Mohamed Sassi, membre du courant Fidélité et démocratie. « Pour lui, rien n’est encore claire »…