Vacances pour tous : L’utile et l’agréable

Des « Vacances pour tous », avec un budget à la hauteur de cette ambition (55 587000 DH ), avec un nombre de bénéficiaires chaque année plus grand, un taux d’encadrement conséquent et une satisfaction chaque année plus grande.
Voilà qui nous change d’un concept pourtant similaire à celui de «Vacances pour tous » et qui n’est autre que celui des colonies de vacances mais où l’engagement, la persévérance et les moyens nécessaires n’étaient pas de mise et où la place, censée être réservée à l’enfance, plaçant cette dernière au centre des priorités, était occupée par une combinaison de mauvaise gestion et de calcule étriqués. Le secrétariat d’Etat à la Jeunesse ne s’est pas contenté de redonner vie à un programme essoufllé qui avait besoin d’être complétement rénové . Ce sera chose faite.
L’audace et la fraîcheur qui ont marqué le déroulement de «Vacances pour tous» tranchent avec l’approche un peu spartiate, donc lente, manquant de tout et offrant peu, qui caractérisait le vieux concept. Jeunes et enfants s’y retrouvaient comme pour une punition, logés n’importe où, même dans des classes d’écoles qui se muaient en « abris», nourris misérablement. De quoi accentuer un sentiment de marginalisation et de pauvreté dont souffrait la plus grande partie de ceux qu’on appelait, non sans un certain cran, «bénéficiaires». Un programme dont la formation des encadrants était, entre autres, le parent pauvre. L’objectif était moins d’encadrer que de contrôler. La finalité était moins d’offrir un espace de divertissement et de liberté aux enfants que d’éviter qu’un désastre ne vienne à se produire. Sachant qu’au passage, le plus grand désastre se produisait à répétition. La série de ratage a conduit à la mort, lente, du programme. A quelque chose malheur est bon, c’est tout le concept qui a été revu et corrigé.
D’un lieu de réclusion, les colonies de vacances se sont muées en lieu de rencontres, d’échanges, d’éducation, de sport, de culture, de vie en communauté, d’apprentissage de nouvelles valeurs comme le bénévolat, ou encore d’acquisition de capacités utiles, notamment celle de se prendre en charge. La prise de conscience opérée dans notre pays a fait que l’enfance commence à être écoutée, ses besoins identifiées, ses droits, à commencer par le droit aux vacances, reconnus. «Vacances pour tous» rejoint l’effort visant à garantir aux enfants du Maroc un cadre propice à leur bien-être et leur épanouissement à la fois physique et mental, allant dans le sens de la politique de modernisation et d’ouverture engagée depuis quelque années par le Maroc.