Le poulpe est une ressource tournée vers l’export. Le Maroc arrive en tête des pays exportateurs avec 30% des ventes mondiales. Cette activité hautement juteuse génère un chiffre d’affaires annuel estimé à environ 4 milliards de DH et fait travailler quelque 100 000 personnes. Or, en raison de la prolongation du repos biologique dans cette pêcherie, le chiffre d’affaires a subi au gré des ans une baisse proportionnelle à la diminution soutenue des captures. Selon les armateurs de la pêche hauturière, ils ont du mal à pêcher le quota annuel de 48.000 tonnes que leur attribue le fameux plan d’aménagement mis en place par l’ex-ministre Saïd Chbaâtou en ami 2001. “ Cette année, les captures ne dépassent pas les 7.000 tonnes“, explique un opérateur. C’est incontestable, le poulpe est une espèce qui devient de plus en plus rare. Mais l’instauration du repos biologique, censée permettre à la ressource de se reconstituer, représente-t-elle la meilleure réponse à ce phénomène ? La pêche artisanale est dotée, elle, d’un quota de 33.000 tonnes. Concentrée dans les côtes sud du pays, cette catégorie a induit une dynamique économique substantielle particulièrement dans les provinces sahariennes. Or, ce secteur, dont les opérateurs sont des ramasseurs de poulpe, évolue dans l’informel dans la mesure où les captures transitent par des circuits de vente détournés. Cette situation, qui profite essentiellement aux intermédiaires, représente un manque à gagner important pour l’État. L’intégration de la filière et sa modernisation passent nécessairement par la création de villages de pêche dans ces provinces conformément au discours Royal d’il y a deux ans. Ces villages ont beaucoup d’avantages. Ils sont de nature à favoriser la sédentarisation des marins pêcheurs dans un environnement professionnel et social sain.